Le Chiemsee et Berchtesgaden

Berchtesgaden, 24 septembre 2003 – Tôt le matin, je me suis levé avec un objectif: partir le plus tôt possible et donner le coup d’envoi à une excitante tournée de la Bavière qui me permettrait de voir les Alpes, des châteaux monumentaux, d’étonnants paysages urbains et de découvrir la célèbre cuisine régionale bavaroise.

Je dois avouer que la journée aurait pu mieux commencer. À l’auberge de jeunesse de Munich, un choc culturel m’a frappé quand j’ai vu le déjeuner allemand. Le buffet était en grande partie composé de pains kaiser, de pain de seigle et de saucissons très gras. Une chance qu’il y avait des céréales de type müesli, du lait, du jus et du yogourt parce que j’étais un peu décontenancé à la vue des assiettes de charcuterie à la levée du jour ! Des touristes allemands m’ont confirmé que cet assortiment de viandes représentait bel et bien le déjeuner allemand normal. Ouf !

Chiemsee
Le Chiemsee est un petit lac calme que j’ai particulièrement apprécié. Les touristes doivent prendre le traversier qui mène à l’île où se trouve le château Herrenchiemsee.

Au milieu de la matinée, je me suis rendu à la gare centrale de Munich pour prendre le train qui me mènerait à Prien am Chiemsee, une petite ville située proche du Chiemsee, un charmant petit lac où se situe le Herrenchiemsee, une magistrale réplique de Versailles bâtie par le névrosé Louis II de Bavière et inspirée de la vie du Roi-Soleil Louis XIV.

Les eaux calmes du Chiemsee m’ont bien plu malgré la température fraîche et nuageuse, et j’ai bien apprécié le Herrenchiemsee, majestueux château inachevé dont la pièce maîtresse se trouve dans la salle des miroirs, un agrandissement divinement pompeux de la Galerie des Glaces de Versailles.

Herrenchiemsee
Le Herrenhiemsee est une merveilleuse réplique agrandie de Versailles. Si vous avez l’occasion de le visiter ne manquez pas la salle des miroirs, une pièce impressionnante inspirée de la Galerie des Glaces de Versailles.

Au retour de la visite du Herrenchiemsee, je me suis aperçu que l’après-midi était déjà entamé et que je devais rayer Garmisch-Partenkirchen de mon itinéraire si je voulais arriver à Berchtesgaden à temps et terminer la journée en beauté.

À la fin de l’après-midi, je débarquais du train à la gare de Berchtesgaden, une villégiature des Alpes située près de la frontière autrichienne qui s’est avérée mon arrêt le plus laborieux et vraisemblablement le contact le plus près avec l’Allemagne profonde. En effet, les gens qui comprennent l’anglais ou le français sont rarissimes au sein de cette petite communauté, le responsable du tourisme affichait un air de boeuf doublé d’une attitude très peu collaborative, et l’auberge de jeunesse se trouvait dans une localité voisine bien cachée par les montagnes imposantes de l’extrême sud-est bavarois.

Déterminé à passer outre ses obstacles ennuyants de Berchtesgaden et à profiter du paysage à ma visite au sommet du Kehlstein prévue pour le lendemain, j’ai pris un taxi en prenant bonne note du parcours pour m’installer à l’auberge avant d’aller souper. Encore là, j’ai jugé que les employés de l’auberge auraient pu faire un effort supplémentaire pour parler la langue de Shakespeare, qui est tout de même la langue des affaires et du tourisme au niveau international !

M’enfin… je suis sorti pour aller souper et j’ai marché de l’auberge au «centre-ville» de Berchtesgaden en découvrant les routes sinueuses des montagnes, dignes d’une publicité automobile.

Ces voies n’étant pas toutes dotées de trottoir sur toute leur longueur, des panneaux conseillaient fortement les piétons d’entrer dans les sentiers en bordure de la route pour éviter de se faire frapper par une voiture dans les grandes courbes. Malheureusement, les sentiers pénétraient profondément dans les boisés, au point où plusieurs touristes comme moi se sont perdus. Étant donné que la noirceur commençait à s’installer et qu’aucun lampadaire n’éclairait le chemin, vous pouvez deviner qu’un petit nuage d’insécurité planait sur ma tête et sur celle des touristes que j’ai croisé, mais je suis sorti du sentier à temps pour retrouver la route au centre de Berchtesgaden… et m’apercevoir que le sentier était tellement mal foutu qu’il faisait tourner les gens en rond en prolongeant le parcours d’une bonne heure. De quoi faire bougonner quelqu’un (moi) qui jouit déjà d’une réputation d’ours qui grogne en sortant de sa tanière !

Berchtesgaden
Une belle petite rivière qui coule entre les montagnes à Berchtesgaden. La vue est belle mais vous n’avez encore rien vu. Attendez de voir les photos du Kehlstein à la prochaine page !

Qu’à cela ne tienne, j’ai pu me sustenter dans une charmante brasserie de la Hofbräuhaus en dégustant des spécialités bavaroises: un schnitzel (escalope de porc), du chou rouge bouilli et de la choucroute avec une bonne bière. De quoi remettre un gars sur l’piton, comme on dit !

J’ai terminé ma journée en revenant à l’auberge et en profitant d’une soirée tranquille pour écrire mon journal de voyage et commencer à rédiger une lettre. Un touriste allemand m’a rejoint pendant la nuit et nous étions seulement deux dans une très grande chambre.

Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait le lendemain au sommet du Kehlstein…

La suite: L’impressionnant Kehlstein

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.