Surprise à Füssen

Füssen, 25-26 septembre 2003 – Quand j’ai procédé à la planification du voyage, plusieurs semaines avant de fouler le sol allemand, je me suis dit que ma tournée bavaroise s’avérerait probablement éprouvante avec beaucoup de kilométrage en quelques jours. J’ai donc décidé de m’arrêter pour au moins «deux dodos» à la même auberge, dans la même ville, pour me donner le temps de souffler et d’écrire à mes proches.

Train à Füssen

Au moment de décider, j’ai arrêté mon choix sur Füssen parce que je prévoyais de visiter les châteaux Neuschwanstein et Hohenschwangau pour «prendre ça relax» pendant le reste de mon séjour. J’ai pris cette décision presque au hasard mais je ne l’ai pas regretté parce que j’ai eu droit à la surprise du voyage !

En débarquant du train, en regardant autour de moi et en consultant les préposés au service à la clientèle de la Deutsch Bahn (compagnie de train), j’ai eu l’intuition suivante: cette petite ville est dynamique et les gens savent comment accueillir les touristes. L’employé de la DB s’exprimait dans un anglais impeccable et les lieux étaient charmants.

J’avais l’impression de me retrouver dans une petite localité (16 500 habitants) qui allait me plaire, et ce sentiment a été confirmé pendant mon trajet à pied entre la gare et l’auberge de jeunesse. Tout, à Füssen, semblait être situé au bon endroit et l’unité architecturale de cette perle fondée au Moyen-Âge me plaisait énormément. En me rendant à l’auberge, j’ai marché avec quelques jeunes touristes qui se rendaient au même endroit, et ils partageaient mon enthousiasme à propos de Füssen.

Rue à Füssen
Une belle petite rue de Füssen.

À l’auberge, j’ai pu constater à quel point le personnel était compétent et à quel point tout était mieux organisé qu’ailleurs. La clientèle était plus variée que celle des auberges visitées auparavant et l’ambiance y était saine. Toute une différence avec Berchtesgaden !

En début de soirée, je suis sorti pour trouver un resto ou une brasserie, et sur mon chemin, j’ai pu apprécier la beauté de Füssen.

Rivière de Füssen
Une jolie petite rivière traverse Füssen près du vieux quartier de la ville.
Église à Füssen
J’ai trouvé cette église très jolie.

Pour ceux qui s’intéressent à la bouffe et la bière bavaroises, je me suis arrêté à un petit restaurant choisi au hasard pour déguster une bière et un repas. J’ai pris une Radler, une bière avec du jus de limette, ce qui donne un goût très original mais très léger qui s’apparente presque à la limonade en raison de l’agrume qui se mêle au houblon et à l’alcool. J’ai aussi pu essayer le Knödel, une sorte de pain trempé qui a charmé mes papilles malgré mon préjugé défavorable envers ce type d’accompagnement. Le plat principal était un jarret de porc, une spécialité allemande qui mérite un essai.

Après le souper, j’ai pris une bonne marche dans la vieille ville pour m’intégrer à l’ambiance qui ne pouvait que me plaire.

Le lendemain, le 26 septembre, j’avais prévu de visiter les deux châteaux de Louis II de Bavière en après-midi. J’ai profité de la matinée pour découvrir le coin et acheter du papier à lettre, des enveloppes, des cartes postales ainsi que des timbres pour écrire à mes proches. J’ai particulièrement aimé mon arrêt à la terrasse d’un café italien qui sert un latte macchiato exquis – si vous allez en Europe, vous DEVEZ essayer ce café ! – en rédigeant mes envois.

Les terrasses de Füssen et les places vers lesquelles convergent les rues sont accueillantes et le latte macchiato que servent les cafés est délicieux.
Neuschwanstein
Le spectaculaire Neuschwanstein.

En après-midi, les impressionnants châteaux Neuschwanstein et Hohenschwangau m’ont donné de quoi rêver et la longue marche ascendante vers les deux édifices a fait travailler mes mollets. Si le Hohenschwangau m’a charmé par son authenticité moyenâgeuse et sa simplicité, le très néo-gothique Neuschwanstein m’a étourdi avec ses allures follement romantiques tirées des contes de fées. Je me suis dit que ce Louis II de Bavière devait vivre dans un monde irréel de richesse et de délire créatif parce qu’il a conçu un héritage architectural des plus gracieux en très peu de temps. Il s’est ruiné en bâtissant des châteaux, mais le patrimoine qu’il a laissé derrière lui insuffle de belles émotions à celui qui prend le temps de découvrir son oeuvre.

En soirée, je me suis attablé à un restaurant de l’Allgäuer Brauhaus, qui sert l’excellente Teutsch Pils, une bonne Pilsner bien sèche, assez amère avec un léger goût de citron. Une excellente bière pour les amateurs de Pilsner ! Je me suis tapé une choucroute et des bratwurst. La bratwurst est une petite saucisse grillée, un véritable délice.

Malheureusement, il fallait que je quitte Füssen le lendemain car Nuremberg m’attendait. Alors en sortant de la brasserie, j’ai pris une bonne heure pour marcher dans les rues de Füssen, une petite destination que je me suis promis de ne jamais oublier.

Hohenschwangau
Le simple mais élégant Hohenschwangau.

Pour les amateurs de bière: j’ai acheté la veille une bouteille de Paulaner Salvator, que j’ai pris en relaxant devant la télévision à l’auberge. Elle est très maltée et très forte en alcool. Ce n’est pas mon genre de chose, mais pour ceux qui aiment les bières foncées au goût malté prononcé… c’est un must. Pour la télévision… je n’ai foutument rien compris car ma connaissance de l’allemand est très limitée !

En fin de soirée, le malheur des autres m’a bien amusé. Voici pourquoi: quand j’ai soupé à l’Allgäuer Brauhaus, quelques jeunes Australiennes se trouvaient à quelques tables de moi. Elles avaient commandé des boissons alcoolisées alors qu’elles étaient mineures. Si le serveur ne le savait pas, les professeurs qui étaient avec elles en voyage l’ont su et ils les ont prises en défaut en arrivant à l’auberge de jeunesse. Je me suis approché d’un des profs et j’ai confirmé ses soupçons en lui disant que j’avais vu ces filles à la brasserie en train de prendre un verre. J’ai souri parce que ça m’a rappelé que l’on fait tous cela quand on est adolescent… sauf que c’est plus drôle quand ce sont les autres qui se font prendre !

La suite: Un arrêt à Nuremberg

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.