Amsterdam, ville de plaisirs

Vivre en Allemagne veut dire vivre au coeur de l’Europe, ce qui donne l’occasion de voyager les fins de semaine. La première destination que je voulais visiter: les Pays-Bas.

J’ai décidé de faire seulement Amsterdam vu qu’une fin de semaine, ça passe vite. La ville est accessible et intéressante dans un pays qui attire par sa richesse culturelle, son architecture et ses traditions libérales.

Vendredi 9 octobre

J’arrive à Amsterdam après deux heures de train à partir de Cologne. Un trajet court qui m’amène à la gare centrale. La ville laisse une forte impression dès le début.

En sortant de la gare située sur le bord d’un canal, je marche quelques minutes pour trouver le traversier qui m’amènera à l’auberge où je prévois passer mes nuits. La majorité des gens circule à vélo et à pied. En montant dans le traversier, je suis entouré d’une centaine de gens principalement à vélo. Nous traversons de l’autre côté de la rive en quelques minutes. Pour moi, cette situation est originale. Pour ces gens-là, c’est la vie quotidienne.

Je ne fais rien le vendredi soir, étant arrivé sur place passé minuit. Une nuit de sommeil ne fera pas de mal.

Samedi 10 octobre

Le petit matin ne passera pas à l’histoire. L’auberge est énorme et pleine de gens, mais l’endroit ne permet pas vraiment de connaître des gens. L’atmosphère est surtout propice pour ceux qui y vont en groupe.

Peu importe, j’ai peu de temps. Café, déjeuner et je peux sortir pour visiter la ville.

La première étape logique est de marcher le long des canaux lors d’une journée fraîche et ensoleillée. Amsterdam a plus de canaux que Venise, même si la renommée de cette dernière est plus grande. J’ai l’occasion d’admirer une ville paisible en début de journée. Je vois de très belles rues dont la circulation est essentiellement piétonne ou cycliste. Très peu de voitures occupent les rues.

Les maisons (construites en hauteur car l’impôt foncier est prélevé selon la superficie) sont très jolies et elles donnent sur les canaux. Beaucoup de villes portuaires européennes ont été influencées par l’architecture d’Amsterdam et il me plaît de visiter la source de cette influence.

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Le canal des brasseurs est le plus beau.
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Vraiment!

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Un verre sur le bord de l’eau ?
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🙂

Les cafés, pubs et célèbres «coffeeshops» d’Amsterdam sont partout sur le chemin. Comme les Néerlandais sont d’excellents commerçants, on trouve beaucoup de petits magasins qui attirent l’oeil et méritent une visite.

Le premier que je fais est un Cheese Museum. Il est impossible de résister aux produits locaux. Le fromage de ce pays est l’un des meilleurs au monde. Après avoir dégusté une bonne douzaine de fromages différents, je me laisse tenter par un Mulder épicé. J’achète aussi une «moutarde du diable» épicée qui s’accorde bien avec. Piquant et délicieux !

Amsterdam Cheese Museum
Miam

La marche se poursuit à travers les canaux et ponts qui rendent Amsterdam unique et charmante. Je trouve les 9 Straatjes (9 petites rues) marchandes. On y trouve toutes sortes de boutiques spécialisées. Les thèmes sont variés et l’une des plus originales est celle qui vend… des brosses à dents. C’est bizarre de faire un tel achat en voyage, mais je trouve un produit qui me convient mieux que ce qui est vendu en pharmacie en Allemagne.

Marche, flânage, regards posés sur les maisons et bâtiments historiques. Une petite pause à l’heure du lunch s’impose lorsque je tombe sur une microbrasserie locale. Une assiette de bruschetta et une bière suffisent.

Je passe par le square central (Dam) et par le palais royal, m’aperçevant qu’avec les heures, les touristes sont à peu près tous sortis. Des milliers de personnes croisées un peu partout, dont une bonne partie tourne autour de Dam. C’est un peu intense, une populaire ville européenne la fin de semaine. Je n’ose pas imaginer ce que ça donne en juillet ou en août.

Dam
C’est un peu plein

C’est plus paisible à Begijnhof, l’une des plus anciennes cours intérieures d’Amsterdam. Fondée au Moyen-Âge, elle abritait les Béguines, des religieuses qui ne vivaient pas dans des monastères.

En poursuivant la marche, je fais une bonne partie du coeur de la ville. Je me retrouve dans les environs du Red Light District. On le sait assez vite quand on arrive dans ce quartier parce que ça sent la marijuana même dans la rue. Les «coffeeshops» sont plus nombreux et les foules de touristes deviennent plus opaques.

Personnellement, je n’entre pas dans les coffeeshops. J’applaudis le fait que les Néerlandais ont une approche libérale qui leur permet de bien encadrer la culture, la possession et la consommation des herbes magiques. Ils tuent ainsi une grande partie du crime organisé, mettant le marché dans les mains de producteurs légaux reconnus. Selon mon guide Lonely Planet, les coffeeshops vendent un produit plus sûr… et apparemment plus concentré.

Par contre, ce n’est pas pour moi. J’ai vu trop de gens ruiner leur vie ou la compromettre avec la mari. Pas question d’entrer dans un coffeeshop.

Retour à l’auberge. Je remise mon énorme caméra et je peux repartir souper. L’offre gastronomique de qualité étant limitée, j’ai de la difficulté à trouver quelque chose qui me plaît. Je finis par trouver un resto-pub qui sert d’assez bonnes côtes levées. Rien d’historique, mais c’est satisfaisant.

Flânage et je finis par entrer dans le Red Light District passé 23h. Allons voir ce que la nature humaine me réserve. Encore une fois, certains vont me trouver «plate» mais je ne viens pas ici pour «acheter» des services. Observer pendant deux heures me satisfait amplement.

Amsterdam Red Light District
On n’a pas le droit de photographier les vitrines directement, en passant.

Regardez bien la photo ci-dessus. Voyez-vous la lumière rouge au milieu ? Pour résumer: les filles louent des «vitrines» qui sont des mini-logements. La lumière rouge au-dessus des portes indique la présence d’une prostituée qui étale ses charmes, avec sous-vêtements minimaux, pour tenter les clients.

La visite du Red Light est certainement une curiosité et elle suscite plusieurs réflexions.

Dans un premier temps, j’ai trouvé l’endroit hautement touristique. Le quartier était plein de groupes de jeunes Américains bruyants et immatures qui ne sont certes pas ici pour l’architecture. Il y a aussi de nombreux couples ! Ils regardent, commentent, s’étonnent et critiquent.

Justement, la deuxième réaction est de critiquer. «Si c’est ça, dit un gars à un ami qui est avec lui, on peut rentrer. Il n’y a pas grand chose à voir.» C’est justement l’une des impressions que j’ai eues. On est loin d’un quartier sombre où quelques gars vont pour trouver satisfaction. C’est presque un spectacle et les visiteurs sont si nombreux que c’est presque une sortie familiale.

Voit-on des gens conclure des transactions ? Je vois beaucoup de gars parler aux filles qui leur ouvrent la porte. Certains négocient ce qu’ils peuvent obtenir pour leur argent. En deux heures, seuls deux vont entrer et voir la porte se fermer derrière eux.

Sont-ils généralement gênés ? Après tout, pour un gars qui négocie devant une vitrine, il y a quatre ou cinq personnes qui observent.

Ce qui est aussi frappant est de constater quelles sont les lois du marché. Le prix de 25 euros a été entendu à plusieurs reprises. Il me semble bas. De plus, de nombreuses filles tapaient sur la vitrine ou faisaient un geste invitant tout passant à s’avancer. Traduction: une journée au ralenti pour elles… et elles voulaient leurs revenus. C’est quand elles ne regardaient pas leur téléphone mobile en attendant que quelqu’un s’approche.

Les filles sont-elles attirantes ? Je dirais qu’une sur deux paraît bien. Seules deux m’ont fait dire «wow, une vraie beauté». Bref, le Red Light sort de l’ordinaire mais en même temps, ça laisse à désirer.

Peu importe. Si la légalisation permet d’étouffer le crime organisé et de sécuriser les lieux grâce à une forte présence policière…

Je rentre à l’auberge passé 1h du matin.

Dimanche 11 octobre

Comme le déjeuner de mon auberge n’est pas impressionnant – quoi que l’espresso donne un bon départ – je trouve mieux dans Lonely Planet. Je pars tôt pour aller chez Pancakes!, un resto reconnu pour la qualité de ses crêpes. Il faut faire la file devant le petit local qui ne prend qu’une quinzaine de clients à la fois. 30 minutes d’attente dans le froid et je peux entrer.

La photo qui suit dit tout. La crêpe au jambon et fromage est sublime avec un café. Ça valait le coup de se les geler dehors.

Amsterdam Pancakes
Oh oui!

Satisfait, j’ai une bonne journée de marche devant moi. Je veux visiter des attractions qui ceinturent la ville sans prendre le métro.

Je passe premièrement par Vondelpark, le plus gros parc d’Amsterdam. Beau parc où les marcheurs, joggeurs et cyclistes font leur exercice quotidien. Pas spectaculaire, mais c’est un lieu charmeur qui vaut un petit détour.

Vondelpark
La tranquillité

Un petit arrêt par une boulangerie locale me permet d’acheter une quantité de stroopwafels, les célèbres gaufres néerlandaises au caramel. Vous les mettez sur une tasse de café ou de thé chaud pendant quelques minutes. Elles ramolissent et la saveur sucrée devient divine. Un délice.

Stroopwafels
Provisions
stroopwafel
La bonne méthode

En continuant la marche, je vois des quartiers neufs qui ont presque autant de charme que le coeur de la ville.

Et évidemment quelques édifices historiques comme les musées.

Je décide de ne pas faire de musée, n’ayant pas trouvé un thème qui m’attire vraiment. J’ai trop peu de temps.

Je passe par le pont Bleu, le plus connu d’Amsterdam. On ne parle pas du pont Charles à Prague, mais c’est joli.

Au milieu de l’après-midi, je décide de me rendre au pub de la microbrasserie De Prael. Je voulais y prendre mon souper hier soir, mais c’était trop bondé. Cette fois-ci, il est dimanche après-midi et il y a de la place. La Pale Ale est tellement bonne que je reste un peu plus longtemps que prévu. Comme je ne suis pas adonné aux herbes magiques et aux plaisirs du Red Light District, je compense par le houblon liquide.

De Prael Amsterdam
Superbe!

En fin d’après-midi, je rentre pour prendre mes bagages. J’ai un train à prendre vers 21h. J’ai le temps de souper.

Je trouve un petit resto à quelques minutes de marche de la gare, tout proche des canaux. Un steak de thon cuit dans une sauce soya m’impressionne.

Deux jours à Amsterdam, c’est le fun. Presque tout ce que j’ai vu m’a plu. Il faudrait que j’y revienne et que j’aille faire le reste des Pays-Bas. Ce pays est fascinant et je suis certain qu’il me réserve de belles surprises.

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.