Berchtesgaden, 25 septembre 2003 – Le matin du 25 septembre, le ciel de Berchtesgaden était bleu et le soleil brillait à travers la légère brume qui planait dans les environs. La vue de telles conditions climatiques mariées avec la beauté des lieux au petit matin ne pouvait que me faire sourire à l’aube d’une courte expédition montagnarde.
Le Guide Michelin pour l’Allemagne recommandait un arrêt au Kehlstein pour visiter le «nid d’aigle», une maison de thé que les autorités locales ont préservé après la Deuxième Guerre mondiale afin de transformer ce gîte d’Hitler en attraction touristique.
Un peu déçu de mon arrivée à Berchtesgaden la veille, j’espérais que le kilométrage qui m’avait mené là, les petites frustrations liées à la presque impossibilité de communiquer avec les gens du milieu ainsi que le long trajet en train qui m’attendait dans l’après-midi allaient trouver leur justification au sommet du Kehlstein (1834 mètres).
J’ai été servi !
Une fois arrivé à la gare de Berchtesgaden, il fallait monter à bord d’une première navette d’autobus qui menait les visiteurs à l’Obersalzberg. Une fois débarqué de l’autobus, il fallait prendre une deuxième navette qui empruntait une impressionnante petite route qui «escaladait» la montagne escarpée.
Au milieu du trajet de la deuxième navette, le panorama qui se profilait à notre droite écarquillait les yeux de tout le monde. Impressionnés par l’imposante stature des sommets alpins des alentours, les gens ont commencé à murmurer et à se demander comment il avait été possible de construire une étroite route sur une pente aussi raide.
Je suis débarqué pour me retrouver sur une sorte de plate-forme asphaltée où d’autres visiteurs prenaient des photos des montagnes. La vue était superbe, mais on n’était pas encore au sommet ! Il fallait prendre un ascenseur qui concluait la montée en gravissant les derniers 100 mètres.
Une fois rendu en haut, j’ai eu droit à un spectaculaire panorama des Alpes et à vue d’oeil, j’apercevais Salzburg au-delà de la frontière autrichienne. La splendeur de ces montagnes rocheuses me saisissait au point où j’ai pris plus d’une dizaine de poses, dont certaines se répétaient, pour m’assurer qu’au moins une des photos pourrait refléter ce que j’ai vu en personne.
Comme si je n’avais pas encore eu ma dose d’altitude, j’ai gravi les marches qui menaient au plus haut point accessible du Kehlstein. À ce moment, je ne voulais plus partir. L’air était frais et pur. La hauteur et la beauté des lieux me donnaient – et je n’étais pas le seul – la sensation d’être perché au sommet du monde. Ce n’était probablement rien à côté des Himalayas et des Andes, mais comme je n’avais rien vu de tel, le Kehlstein me comblait.
Je me suis assis sur une grosse roche et j’y suis resté une bonne demi-heure, le temps de savourer chaque instant en prenant des photos et en contemplant la scène tout autour de moi. L’air frais, les rayons de soleil, le ciel bleu et la légère brume étaient enivrants.
La maison de thé ? C’était sans intérêt, à mon avis. Le vrai spectacle, c’était la vision des montagnes.
Quand j’ai quitté Berchtesgaden en après-midi en prenant le train, j’ai eu la satisfaction d’avoir vu un joli panorama montagneux – avec une incroyable impatience de voir mes photos développées ! – et je pouvais me rendre à ma prochaine destination la tête reposée. J’avais surtout l’impression que pour un débutant dans le domaine des déplacements outre-mer, j’avais fait un bon travail de préparation pour organiser un voyage réalisable et captivant.
J’ai dû traverser une bonne partie de la Bavière pour arriver à Füssen en fin d’après-midi, faisant mon chemin sur un trajet qui nécessitait plusieurs courtes escales, mais ça valait le coup car la destination semblait avoir été conçue pour moi…