La conquête de Berlin

Berlin, 2 au 4 octobre 2003 – Le 2 octobre au soir, je me suis rendu à la gare centrale de Munich pour prendre le train de nuit entre Munich et Berlin. Le départ était prévu vers 23h et l’arrivée vers l’heure du déjeuner à Berlin.
Je ne prenais pas le train de nuit par nécessité ou pour économiser, mais bien parce que c’était tout simplement quelque chose que je voulais essayer. L’idée de dormir paisiblement, sur mes deux oreilles, pendant que le train allait m’amener à destination me paraissait excellente, et ça me faisait penser aux vieux films que j’ai vu à la télévision quand j’étais un peu plus jeune.

Train de nuit
Ce train de nuit m’a transporté de Munich à Berlin dans la nuit du 2 au 3 octobre.

Le verdict ? J’ai bien aimé l’expérience. Les wagons-lits fermés étaient bien isolés contre le bruit et il y avait deux personnes par cabine. Les lits étaient superposés et, à ma grande surprise, chauds et confortables. Le fait de dormir dans la même cabine qu’un autre voyageur ne m’a pas vraiment dérangé car j’étais plutôt fatigué et nous étions tous les deux là pour les mêmes raisons: dormir et se rendre à destination tôt le matin.

Ça bouge un peu pendant le voyage mais il y a un certain «seuil de mouvement» qui, si atteint sans être interrompu par des déplacements brusques, fait le même effet que de se faire bercer. On peut très bien dormir dans un train de nuit, à condition de ne pas être de ceux qui exigent l’absence totale de bruit ou de mouvement pendant la période de repos.

Le 3 octobre à 5h45, mon «colocataire» et moi étions déjà en train de se lever quand un des préposés de la Deutsch Bahn est venu cogner à notre porte pour nous inviter à aller prendre le déjeuner dans le wagon-restaurant. J’ai eu droit au déjeuner allemand typique, mais cette fois un peu plus haute de gamme… chic !

En sortant du train vers 7h30, un léger manteau de brume habillait Berlin. L’air était humide et les ruines de l’église située près de la gare mêlées au brouillard livraient un drôle de tableau au premier coup d’oeil.

Je suis allé au bureau de tourisme de l’Europa Center pour trouver mon chemin vers l’auberge de jeunesse et on m’a dit que l’endroit choisi, l’auberge Ernst Reuter, était beaucoup trop éloigné du centre de la ville pour un utilisateur de transport en commun. L’employé en question s’est chargé de me trouver une chambre pour la durée de mon séjour dans une auberge bien située au centre-ville. Mettez une étoile à son dossier, ce gars-là m’a mieux servi que tout autre employé de bureau de tourisme en Allemagne !

Ce matin-là, après avoir acheté mon titre de transport pour pouvoir parcourir Berlin en tout temps et payé mon auberge, toutes mes dépenses importantes étaient faites et mon budget était plus serré. J’ai amorcé un petit virage pour devenir financièrement conservateur pendant le reste du voyage.

Autobus
Les autobus de Berlin ont deux étages. J’ai bien aimé m’asseoir au deuxième étage et regarder partout autour de moi pendant les trajets.

Après m’être installé à l’auberge, j’ai effectué mes premiers pas en tant que touriste et j’ai tout de suite pu saisir les petites choses qui font de Berlin une ville unique. Les rues sont très larges – souvent trois ou quatre voies de chaque côté – avec des passages piétonniers au milieu, une unité architecturale imposante et beaucoup d’espace.

Rue de Berlin
Les rues de Berlin sont très larges, avec souvent trois ou quatre voies de chaque côté.

Berlin est une ville aérée où il fait bon marcher, s’asseoir pour siroter une bière ou s’arrêter dans un café. Pour cela, j’avais l’impression de me retrouver dans le même type d’atmosphère que Montréal – vous pouvez être en désaccord ! – et ce type de climat m’a mené vers ma «zone de confort» et donné le goût d’y terminer mon voyage comme prévu.

J’ai marché dans les quartiers les plus fréquentés et en fin d’après-midi, je suis allé souper dans un petit resto près de mon auberge. J’ai été surpris par les prix. Pour 7 euros, j’ai eu droit à un bon plat de pâtes et une bière Berliner Weisse verte – bière avec du jus d’asperule – dans une ambiance agréable.

J’ai été plutôt tranquille en soirée. Je me suis contenté de faire quelques courses et de retourner à l’auberge. Le temps frisquet et pluvieux qui sévissait à Berlin pendant que j’y étais ne m’encourageait pas à sortir. Pour la première fois, j’ai couché dans une auberge où les chambres sont mixtes. C’était un peu inhabituel de me retrouver dans une chambre avec un gars et trois filles, mais il n’y avait aucun malaise, autant chez les gars que chez les filles.

Encore une fois, les gens ont réagi avec étonnement et enjouement quand je leur ai dit que j’étais Canadien. Partout où je suis allé, la mention «I am Canadian» m’a valu des commentaires positifs, plusieurs questions et un vif intérêt de la part de mes interlocuteurs. C’est plutôt flatteur, et cette réputation à l’étranger m’a conforté en me faisant penser que le touriste canadien était généralement bienvenu.

Ce soir-là, j’ai une de bonnes conversations avec mes compagnons (suisses et autrichiens) de chambre, ce qui était tout aussi fascinant que plusieurs de mes visites touristiques.

Le samedi 4 octobre

Encore une fois, je me suis levé tôt, mais cette fois, mes «colocs» étaient bien paresseux. Ils étaient toujours en train de sommeiller à mon retour du déjeuner, sauf pour une ravissante Autrichienne aussi matinale que moi… et qui semblait me faire des sourires un peu insistants !

Ce matin-là, je suis parti à la conquête de Berlin. J’avais l’intention d’avoir du plaisir. Le voyage achevait et je voulais le ponctuer de la meilleure façon possible. J’ai parcouru le centre historique de la ville, du Reichstag jusqu’à l’ancienne Berlin-est.

Reichstag
Le Reichstag, lourd pastiche de la Renaissance et siège d’une des démocraties les plus modernes du monde. Ce parlement a finalement l’utilité qu’il méritait.

J’ai attendu deux bonnes heures pour entrer au Reichstag, mais j’ai adoré ce lourd, magistral et impressionnant édifice inspiré de la Renaissance. Je suis monté dans la coupole pour y prendre quelques photos et j’ai pu y observer les alentours. Ce parlement, siège de l’une des démocraties les plus modernes du monde, suscitait un grand intérêt de ma part.

Porte de Brandebourg
La Porte de Brandebourg, mon monument préféré. Quelle beauté !
Colonne de la Victoire
La Colonne de la Victoire.

Je suis ensuite allé voir la Porte de Brandebourg, qui est située très proche du Reichstag. Ce monument historique est, à mon avis, le clou du voyage. C’est la pièce maîtresse, autant au niveau architectural qu’historique. Par sa beauté et sa signification, la Porte de Brandebourg m’a ensorcelé.

À quelques minutes de marche de la Porte, je suis allé voir la colonne de la Victoire, construite de 1865 à 1873, au moment où se tramait la première unification du pays. Une éclaircie m’a permis de prendre une photo magnifique (à mon avis) de la Colonne, alors que le soleil rayonnait dessus avec toute sa puissance.

J’ai ensuite marché sur la très large avenue Unter den Linden (sous les tilleuls) en passant par le Tiergarten, la Gendarmmarkt et plusieurs autres bâtiments, jardins ou monuments qui m’ont bien plu. J’ai pris beaucoup de photos cette journée-là et j’ai terminé ma journée de tourisme dans un petit restaurant de l’Alexanderplatz. Rien de spectaculaire, toutefois.

Je suis revenu à l’auberge avec les pieds en compote !

La suite: Fin de voyage à Berlin

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.