Metz, 10 au 12 septembre 2004 – Je suis passé de Nancy à Metz, une très vieille ville dont la fondation remonte à l’Antiquité et dont plusieurs édifices datent du Moyen-Âge. C’est un bel endroit.
Mais juste avant de quitter l’auberge de jeunesse de Nancy vers 10h, je me suis permis de signaler au personnel ma déception devant le déjeuner poche qu’ils servent à leurs invités chaque matin. J’ai signé le petit livre qui nous invite à commenter notre séjour en y laissant une note à cet effet. Reste à voir si ces gens-là sont assez rapides pour comprendre…
J’amène avec moi au moins deux choses intéressantes achetées à Nancy: des bergamotes, une sorte de bonbon à la bergamote (une sorte de poire) et au citron qui est assez bon, et des macarons, faits avec de la pâte d’amande. Ce sont de petits délices.
Alors après un petit voyage en train (de 11h30 à 12h05) de Nancy à Metz (prononcez Messe), je suis arrivé dans une ville que j’avais hâte de découvrir. Ma plus grande surprise, étant donné que je n’avais pas consulté de sites Internet pour voir des photos, a été de voir la couleur des bâtiments. Ils ont été édifiés avec la pierre de Jaumont, dont la couleur est un jaune assez foncé qui tire sur le brun. Une chose est certaine, cette couleur revient presque partout dans la ville. C’est assez original, même si ce n’est pas ma couleur préférée.
La Place de la Comédie, avec un bâtiment qui sert d’exemple parfait pour illustrer la couleur de la pierre utilisée pour les édifices messiens. |
Après un petit dîner à la Place St-Jacques près de l’auberge, j’ai marché autour de la gigantesque Cathédrale St-Étienne, que je visiterai demain, et autour de la Moselle, la rivière qui traverse la ville. Le point qui m’intéressait le plus était le Moyen Pont, qui donne une très belle vue sur les environs, avec la Moselle qui se sépare en deux bras autour d’un temple protestant.
Le temple protestant ceinturé par la Moselle. |
Ensuite, je me suis rendu à la Place de la Comédie qui est tout près, une autre grande place piétonnière qui était plutôt calme. À l’autre bout de la ville, j’ai été voir la Porte des Allemands, une des multiples portes de la ville. Encore là, on retrouve la pierre jaune foncé.
En soirée, je suis allé à la Place St-Jacques pour souper. Cette place est probablement la plus animée de la ville en été. Il y a dans ce grand «square» rectangulaire des dizaines de tables qui meublent les terrasses des restaurants. Je m’y suis souvent attardé pour lire ou pour écrire.
Si j’ai toujours un bon sens de l’observation, j’ai remarqué à Nancy et Metz qu’il y a beaucoup de restaurants qui servent de la pizza et d’autres mets italiens. Les Lorrains ont-ils une fixation sur la cuisine italienne ? Mais ce n’est pas moi qui va se plaindre: je pourrais vivre avec de la pizza et des pâtes toute ma vie sans problème. Il est seulement dommage que le service soit si lent ici, encore plus lent qu’en Alsace, et qu’il n’y ait aucune section non-fumeur dans les restos.
Un petit coucher de soleil sur le bord de la Moselle. |
Trêve de chiâlage… j’ai parcouru en soirée les mêmes endroits qu’en après-midi. On surnomme Metz la ville-lumière en raison de ses monuments illuminés le soir. Une chose est certaine, la ville illuminée est assez jolie. Pas spectaculaire, mais bien jolie. Dommage que je n’avais pas de trépied pour prendre des photos !
Et pour la première fois depuis le début du voyage, j’ai pu écouter la télévision ! Il y avait des filles dans la salle qui écoutaient Star Académie (version Frenchie) et c’était moche, mais juste pour avoir le «feeling» de la télé, j’étais prêt à endurer ça… en faisant, évidemment, le critique artistique quand un chanteur ou une chanteuse ne l’avait tout simplement pas 🙂
Samedi 11 septembre
Ouf, l’auberge messienne impose une sortie de lit assez matinale… le déjeuner n’était servi que de 7h à 8h. C’est pas un horaire de vacances, ça ! Anyway, au moins, il y avait des fruits, des céréales et du yogourt ici ! Yes !
Je me suis toutefois aperçu que je devrais prendre mon temps pour visiter Metz. J’ai écourté mon séjour à Nancy d’une journée pour prendre une nuit de plus à Metz, mais il n’y a pas tant de choses à faire ici. Je visiterai donc quelques musées dimanche.
L’Ancienne Gare de Metz. Elle ressemble presque à une église, tellement sa façade est imposante. |
Aujourd’hui, j’ai visité l’Esplanade, un espace vert qui longe la Moselle tout près du centre-ville J’ai ensuite contourné l’endroit pour visiter le quartier de l’Ancienne Gare. La gare, construite pendant que l’Allemagne contrôlait la Lorraine, ressemble presque à une église, et sa couleur est plus grise que les pierres des autres bâtiments. Le quartier, lui, est typiquement prussien… c’est-à-dire le genre de quartier que les rois allemands faisaient dessiner. Les rues ont plusieurs voies, c’est espacé, avec un terre-plein rempli d’arbres… typique d’une rue de Berlin, quoi !
En après-midi, j’ai effectué une petite visite à la Cathédrale St-Étienne. L’édifice est impressionnant en raison de sa taille. Ce qui était intéressant, c’était de gravir les quelque 300 marches de sa «tour de Mutte» pour avoir une belle vue sur la ville. Les escaliers étaient toutefois minuscules en hauteur et en largeur. La Cathédrale a été bâtie au Moyen-Âge et les gens de l’époque étaient plus petits que nous…
En soirée, je me suis retrouvé avec les filles de l’autre jour dans la salle de télévision pour écouter un film. Ce sont deux Égyptiennes qui étudient en France. Deux très jolies filles qui m’ont tout simplement demandé si j’allais écouter la télé avec elles ce soir-là. On ne se plaint pas quand deux charmantes jeunes femmes apprécient notre compagnie !
Dimanche 12 septembre
Bien honnêtement, s’il y a une journée que je n’aime pas comme touriste en Europe, c’est le dimanche. Presque tout est fermé, sauf pour les cafés et restaurants, un dépanneur par quartier et les musées. Complètement emmerdant quand on a déjà vu les sites extérieurs intéressants.
Je suis donc allé voir le musée de la Cour d’or, près de la Cathédrale et de l’auberge de jeunesse. On y trouve des objets historiques et archéologiques qui relatent l’histoire de Metz depuis l’Antiquité: des objets de cuisine, des sculptures, des exemples d’architecture et d’autres choses du genre. Comme d’habitude, je m’y intéresse au début mais je me lasse vite. Il n’y avait pas de peintures ! Surtout qu’une guide qui faisait faire le tour du musée à un groupe avait une voix énervante et elle semblait toujours trouver un moyen d’amener son groupe près de moi. On peut habituellement profiter d’un silence très paisible dans les musées, ce que je sais apprécier, et cette voix trouvait le moyen de le détruire !
Je suis donc sorti après moins d’une heure pour aller marcher dehors. Je me suis dit que si c’est le jour du repos ici et que je n’ai presque plus rien à faire à Metz, aussi bien me la couler douce. Après tout, je suis en vacances et relaxer, ça fait du bien. J’ai donc marché sur les bords de la Moselle et essayé de toujours rester sous le soleil – c’est assez frisquet aujourd’hui – pendant un bout de temps avant le dîner.
À l’heure du midi, j’ai découvert un excellent petit resto breton près de la populaire Place St-Jacques. Leurs galettes et crêpes sont excellentes et pas trop lourdes pour l’estomac. C’est justement le genre de chose que j’aime.
Après le dîner, j’ai pris mon temps pour prendre un café et commencer la lecture d’une revue que j’ai trouvé juste au bon moment l’autre soir. Vendredi soir, j’ai trouvé une revue historique qui dresse un portrait complet de l’Europe de 1914, avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Ça tombe drôlement bien car je me prépare à visiter Verdun et ses sites touchés par la guerre de 1914-1918. J’ai étudié l’histoire de l’Europe à l’université, mais ça fait quelques années et cette revue me permet de me rafraîchir la mémoire et de lire de nouveaux détails, juste à temps !
D’ailleurs, j’ai passé énormément de temps à lire pendant ce voyage. Après une expérience professionnelle assez éprouvante, j’avais besoin de me ressourcer, autant du côté de la lecture que de l’écriture. J’ai lu beaucoup de magazines d’affaires publiques et internationales ou des journaux locaux. J’ai passé du temps à écrire dans mon carnet de voyage dans un cahier Clairefontaine et j’ai aussi livré mes impressions à chaud dans le blogue de voyage que je publiais sur Internet. Je me suis donc «refait une beauté» du côté intellectuel, et ces activités me plongeaient dans ma bulle, un état qui m’est particulièrement utile pour m’évader de la réalité quotidienne. Quand je suis dans ma bulle ou dans la lune, je suis une des personnes les plus heureuses sur Terre !
Quand je suis arrivé dans ma chambre à l’auberge en après-midi, la porte était encore ouverte quand une des deux Égyptiennes vient me voir pour me dire que des gars belges à qui j’ai parlé plus tôt me soupçonnent d’avoir volé leur téléphone cellulaire. Apparemment, ils jugent que ma réaction, quand ils m’ont demandé si je l’avais vu, était trop gentille ! J’ai en effet demandé le numéro du téléphone et je l’ai composé pour le faire sonner, au cas où il ne serait pas loin. La gentillesse québécoise serait-elle un crime ? Bande de cons… et en soirée, quand ils sont revenus à l’auberge, j’ai laissé ma porte ouverte juste pour voir s’ils allaient vouloir me poser de nouvelles questions. Ils m’ont regardé mais n’ont jamais daigné entrer. Haha.
En me rendant au café Internet ce soir-là, je suis tombé par hasard sur une sorte de marché aux puces en pleine rue. C’était un peu drôle: imaginez que tout le monde descend dans la rue pour vendre les vieilles affaires qu’ils gardent dans leurs sous-sols et que des commerces du coin exposent la marchandise qui n’a jamais vraiment été un succès. Et peu de gens achètent…