A la découverte de Dresden

Dresden, 20-23 août 2007 – Le week-end à Bamberg aura été bien plaisant, mais Dresden m’attend. Déjeuner, transport en autobus et j’étais à la gare centrale vers 11h pour partir.

Après un trajet d’environ quatre heures en train, je débarquais à la gare de Dresden pour me rendre proche du coeur de la vieille ville, histoire de m’enregistrer à l’auberge de jeunesse. Le gars qui y travaillait n’était pas très très rapide du ciboulot, malheureusement. Fallait lui expliquer chaque chose deux fois… mais bon, il a réussi à me donner ma chambre. Je suis sorti faire quelques achats pour ensuite trouver un endroit pour souper.

Ma première impression de Dresden? Une ville en pleine reconstruction. Dès que l’on sort de la gare centrale, on voit de vieux bâtiments qui en côtoient des ultramodernes, en plus des chantiers de construction. ça parait que les bombardements alliés de 1945 ont grandement détruit cette ville, que les Allemands s’acharnent maintenant à rebâtir. Avec un certain succès. Mais parfois, ça fait drôle pour deux raisons.

Dresden
Avouez que ça frappe de voir des édifices qui n’ont pas été retouchés depuis 1945.

Frauenkirche Dresden
L’Annenkirche, une église qui laisse une impression marquante

La première, c’est qu’après le camp de concentration de Dachau, on voit l’autre côté de la médaille. Celui d’une ville allemande qui a déjà été meurtrie. Par exemple, une église qui m’a marqué conserve ses vieilles fondations et son clocher, mais tout ce qui se trouve entre les deux est récent. D’autres bâtiments sont présentement en pleine restauration. Mais Dresden renaît et elle ne laisse pas le visiteur indifférent.

La ville est aussi un paradis de la consommation. En sortant de la gare centrale, j’ai aussi vu à quel point il y a des magasins sur la Prager Strasse. Et c’est fou ce que les boutiques offrent la dernière mode à bon marché. Dresden, ville de mode ?

Peu importe. En début de soirée, j’avais faim. J’ai marché autour des vieux monuments de Dresden pour m’arrêter au resto Picasso. C’est principalement une place qui fait de la pizza à bon prix. J’ai essayé une pizza au thon étonnamment savoureuse ! Avec, évidemment, une Radeberger Pilsner. Faut savoir que cette marque de bière est dominante sur le marché ici. On voit le logo partout, de la gare centrale aux terrasses en passant par certains conteneurs de recyclage ! Mais c’est une bonne chose: une bière de grande qualité, avec une amertume solide et un arrière goût persistant qui contrôle le marché, ça fait changement de ce qu’on connaît à Montréal… une bonne Labatt 50 tablette, mes snoros ?

Il reste à terminer l’effort de civilisation des Allemands en leur montrant comment prendre une carte de crédit pour les paiements. Le resto refusait toute autre forme de paiement que le comptant. Allo, nous sommes en 2007, les amis, pas dans les années 1920 ! Je pourrais dire la même chose pour leurs coutumes respiratoires: il leur faut une loi antitabac au plus vite, pour qu’on puisse savourer nos repas et notre bière sans puanteur ! Et dernière chose, apprenons-leur à bien mettre les noms des rues aux intersections. même Montréal, une ville carrée où il est facile de se retrouver, fait mieux que Munich et Dresden. En plus, ces deux dernières ont des rues si sinueuses qu’il est facile de se perdre.

Bon, assez de chiâlage pour l’instant. Fallait faire sortir ces irritants qui se présentent souvent en Europe !

Pour mettre un baume sur cela, les dieux de la chance ont mis sur mon chemin, pour quelques instants, une des plus belles femmes que j’ai pu voir de ma vie. Une blonde allemande de probablement 25 ans au teint légèrement bronzé qui cherchait la rue Sophienstrasse. My God, quelle beauté, quel charme et un style sans reproche. Disons qu’en lui voyant le visage et en l’entendant parler, on oublie presque ce qu’elle dit. En plus, elle parle le dialecte haut allemand – la langue la plus officielle au pays – que j’ai appris au Goethe Institut. C’est plus clair et parle plus lentement. Pour une rare fois, j’arrivais à comprendre tout ce qu’on me disait. Malheureusement, une fois que je lui ai indiqué ce qu’elle cherchait, je vois un chum et des parents la rejoindre. Pouah !

Mais cette fille est un peu typique de ce qu’on voit à Dresden. Ya de jolies femmes avec beaucoup de style ici ! L’Europe renferme beaucoup de trésors, mais je crois que les petites blondes ici ont un “cachet” que l’on ne trouve pas ailleurs. Désolé d’avoir utilisé un tel mot, vraiment, mais c’est le seul qui décrit bien la pensée.

Avant de rentrer, je suis allé voir quelque chose d’autre de beau en prenant des photos du célèbre Zwinger, que je me préparais a visiter le lendemain. J’ai profité des conditions favorables pour prendre des photos de nuit, et je suis convaincu d’avoir quelques clichés des plus mémorables, un peu comme mon pont Charles (Prague) et le Big Ben (Londres) pris ces dernières années.

Dresden am Nacht
Dresden la nuit. La Florence de l’Elbe envoûte le visiteur.

Mardi 21 août

Bon, un autre départ un peu lent. Je suis sorti de l’auberge de jeunesse à seulement 11h pour commencer mes visites. Première cible, le Zwinger. Cette ancienne partie de la forteresse de Dresden abrite maintenant des galeries d’art. C’est un chef d’oeuvre baroque qui a été miraculeusement été reconstruit après la Deuxième Guerre mondiale.

Zwinger
Le Zwinger, à partir de la façade

Zwinger
La cour intérieur du Zwinger. Splendide.

Frauenkirche Dresden
La Frauenkirche, symbole local de la reconstruction

J’ai aussi fait quelques arrêts au château, au Semperoper et la Frauenkirche (église Ste-Marie) pour en admirer l’architecture et la reconstruction. C’est du beau travail qui a été fait pour remettre cette ville en ordre. L’architecture est magnifique et les terrasses environnantes sont belles. Le pont Augustus est aussi intéressant. J’ai peu de mots pour tout décrire. Les photos parlent d’elles-mêmes.

Pour le dîner, j’ai choisi un petit resto sur les terrasses proches de la Frauenkirche. Je voulais surtout essayer la bière Feldschlösschen, une pilsner rivale de la Radeberger. Et j’ai commandé le menu du jour, soit une saucisse saxonne (Dresden est dans l’Etat de la Saxe) avec les patates et choucroute habituelles. Tout était très bon. La saucisse saxonne est intéressante, car plus épicée et contenant plus de viande (moins de gras) que les saucisses bavaroises. C’est un peu comme les saucisses de Nuremberg, sauf que ces dernières sont de petit format. Pour la bière, c’est dur à juger. Comment départager la Feldschlösschen de la Radeberger quand les deux se ressemblent ? L’amertume et l’omniprésence du houblon sont les mêmes, les arômes se ressemblent assez… je ne trouve que deux différences. La Radeberger a une mousse qui dure plus longtemps, donc préserve mieux la saveur. Aussi, son arrière-goût est plus persistant. Bon ben finalement, c’est la Radeberger qui gagne mais ça demeure assez proche. Cette Feldschlösschen est une bonne bière. Et j’ai au moins un autre produit local à essayer…

Ensuite, j’ai passé le reste de l’après-midi à marcher dans les environs et à essayer de trouver les meilleurs points pour prendre des photos. ça fait partie du plaisir de voyager de prendre son temps et de ramener les meilleurs souvenirs possibles !

Semperoper
Le Semperoper

Residenzschloss Dresden
Residenzschloss

Pour le souper, j’ai voulu faire un peu ce que l’Allemand moyen fait au lieu de jouer au touriste. Il faut savoir que la cuisine traditionnelle ici est surtout… traditionnelle. N’imaginez pas que l’habitant ordinaire mange toujours les bouffes de l’ancien temps. La cuisine européenne a beaucoup changé, étant plus santé que les saucisses et les dumplings. Ce qui est à la mode est beaucoup plus “fancy”, dans des restos modernes au look plutôt chic.

J’ai donc trouvé un resto sur la Pragerstrasse. L’endroit s’appelle Borowski, bien aéré avec des tables en bois, du métal et du verre pour le décor. C’est chic, pas trop cher et les assiettes sont très bien présentées. Voici la preuve que je savais ce que je faisais: seulement des gens parlant allemand étaient là. Je me suis commandé des pâtes du saumon grillé. Le seul problème, c’est que ces saveurs se mélangent plutôt mal avec la Radeberger Pilsner que j’ai pris en mangeant. Ouin. Mais la bouffe est excellente. Et ça fait changement des brasseries-restaurants à l’ancienne. Après coup, je suis retourné dans les environs de la Frauenkirche, à un café bien situé pour déguster une autre bière. La même, évidemment. ça finit bien la soirée de relaxer sur une terrasse.

Radeberger Pilsner
Rien de mieux que de relaxer sur une terasse en fin de soirée

Mercredi 22 août

Dresden
Près de la Frauenkirche, on peut profiter de la vue et des petits restos de cette petite rue.

Après la routine matinale, je suis parti vers la Frauenkirche, car cette église a une coupole ou l’on peut monter pour 8 euros. Evidemment, il fallait gravir quelques marches, mais c’est l’église la plus facile pour cela, d’autres cathédrales ayant plus de 300 marches. Celle-ci se faisait facilement. Toutefois, la vue est un peu moyenne. J’ai pris quelques photos, mais ça ne donne pas vraiment un grand ensemble de la vieille ville. Dommage.

Et ce mercredi, faisait chaud en esti. J’étais tout de noir vêtu, pour faire exprès. Ah, les joies du bagage léger… Je voulais bien reprendre en photo les plus beaux attraits de Dresden avec ce temps plus ensoleillé, mais j’aurais été à contre-jour. Va falloir attendre au soir pour mieux profiter du coucher de soleil !

En après-midi, j’ai visité Neustadt, les nouveaux quartiers de la ville. Malheureusement, le district a très peu à offrir. Le palais japonais m’a laissé froid et en plus, il est en rénovation. même chose pour le passage des artistes qui travaillent à la main (Kunsthandswerke Passage). J’ai déjà vu mieux, notamment à Prague. C’est d’ailleurs une mini frustration ici de ne pas pouvoir trouver trop de souvenirs a ramener. ça parait que Dresden est surtout visitée par des Allemands. Les villes où le tourisme international est développé ont plus de choses a offrir dans ce domaine !

L’autre visite importante de la journée était un peu éloignée du centre-ville. J’allais voir Blaues Wunder, ce qui veut dire la merveille bleue en français. C’est un pont qui était vert à l’origine mais qui a tourné au bleu avec le temps. J’ai marché cinq kilomètres pour m’y rendre et le soleil tapait assez fort. J’aurais du vérifier les trajets d’autobus et de tramway car ils ne passaient pas par la route où j’allais. Au moins, j’ai trouvé un arrêt de tramway pour le retour !

La merveille, elle, ne m’a pas émerveillé. Oui, techniquement, le changement de couleur est quelque chose, mais la structure du pont n’a vraiment rien qui sort de l’ordinaire. C’est un pont suspendu en métal comme les autres. Si j’ai pris une photo, c’est un peu pour justifier les cinq kilomètres marchés !

Blaues Wunder
Blaueswunder. Un après-midi de déplacement pour si peu !

Avant de repartir vers la ville, je me suis arrêté pour une petite bouffe. J’ai pas vraiment déjeuné ce matin, et la faim commençait à se faire sentir. Mais fallait bouffer léger pour avoir de la place au souper. Je me suis rendu au Schillergarten, un resto réputé au pied du pont. J’ai commandé une assiette de légumes gratinés avec un médaillon de patates rôties. Miam !

Je suis ensuite rentré pour domper quelques affaires à l’auberge de jeunesse. J’ai pris le temps de lire et remettre un peu d’ordre dans mes affaires. Vers 21h, je suis sorti dans les environs de la Frauenkirche, décidemment le meilleur endroit pour ses terrasses. J’ai choisi un resto de type espagnol pour des tapas, histoire de manger léger encore une fois. Et le coin est fantastique. C’est une rue étroite dans laquelle plusieurs terrasses sont alignées, à gauche comme à droite. J’ai pris des nachos (je sais, c’est pas vraiment original) avec une Freiberger Pils, une bière locale que je voulais essayer. Excellents nachos, évidemment. Rares sont les restos qui les ratent. La bière était moyenne. Je crois que la Freiberger ne se mesure pas aux autres produits locaux. Moins d’amertume, moins de durée en bouche. Par la suite, j’ai fait quelques pas vers le café de l’autre soir pour une Radeberger. Faut en profiter pendant qu’on est dans un territoire ou cette bière est disponible en fut !

Jeudi 23 août

Journée de contradictions. Cette fois-ci, je me suis réveillé vers 7h et pourtant, j’ai vraiment fait peu de choses dans ma journée. Après le déjeuner, je suis parti en train vers Radeberg, afin de visiter sa prestigieuse brasserie, un peu comme je l’avais fait à Plzen pour la Pilsner Urquell. Malheureusement, une fois sur place, on m’a dit qu’il fallait organiser les visites d’avance. Oh boy, pas fort. Au moins, il y avait une “fan shop” ou j’ai pu acheter quelques verres pour ajouter à ma collection et à celle d’un ami de Jonquière. Je crois que ce sera le plus beau verre a bien en notre possession !

Je suis donc rentré à Dresden en fin d’avant-midi pour le reste de mon programme quotidien. C’était pas compliqué: magasinage. Dresden est un paradis de la consommation et j’avais quelques affaires a trouver. Je voulais trouver d’autres souvenirs pour des proches et remplacer mon sac a dos brisé. Si j’ai pas vraiment vu de souvenirs, j’aurai au moins eu mon sac à dos. Celui que j’avais avant venait de ma région d’origine, mais il avait un foutu défaut. À un endroit ou on devrait voir une couture, ils font toujours un maillage étrange de fils. Le sac fait bien pour un étudiant, mais pour un voyageur… pas vraiment. On finit par avoir un trou qui grandit et grandit avec le temps. Plus jamais je n’achèterai un sac Lavoie.

Pour le remplacer, j’ai pris un sac allemand Deuter. C’est fait pour les voyageurs sportifs et tout est pris en considération. En plus des poches pour les bouteilles d’eau et une forme ergonomique, il y a des appuis pour repartir une partie du poids vers les hanches et même un espace entre le dos et le sac pour évacuer la chaleur. Résultat: moins de stress pour le cou et moins de chaleur dans le dos.

En soirée, j’ai terminé la journée près de la Frauenkirche, choisissant le café que je préfère pour le souper. J’y ai essayé tout un régal. Des penne avec bien des légumes et du saumon. C’est très consistant et délicieux. Pendant le souper, un couple de jeunes punks se pointe près des terrasses, le gars jouant du tambour et la fille maniant des objets enflammés. J’étais bien sceptique de voir ce genre de spectacle au début, mais ils étaient assez bons.

La suite: Sur les traces de Frédéric le Grand à Potsdam

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.