Cologne, 28-31 août 2007 – Eh oui, nous sommes vraiment au dernier arrêt de ce voyage avant un retour à Munich. Encore une fois, ça passe vite en chien. Ce matin, je pars en train vers Köln (Cologne). Je me rends à la gare centrale pour 11h, faisant un trajet d’environ quatre heures en train. Et pour une rare fois, je m’endors assez facilement pendant le transport. Je me demandais si j’allais avoir de l’énergie une fois rendu sur place !
Vers 15h, je sors du train. Arrivant au métro de Köln, je vois une foutue bonne nouvelle sur un écran qui résume l’actualité et montre des pubs. “Deutsche Bahn: Keine streik bis ende September”. Traduction: pas de grève de train avant la fin de septembre. Yeepee ! Je n’aurai pas à prendre l’avion pour passer de Köln a München le 31 août. Moi être content content.
Je veux prendre le métro pour aller vers l’auberge de jeunesse. Mais ça commence mal, car les indications qu’ils donnent sur leur site Internet ne tiennent pas compte que…le réseau de métro a été rénové et que… les numéros des lignes ont changé ! Vraiment pas brillant. Après avoir perdu du temps à trouver quelles sont les bonnes lignes, j’arrive à l’auberge Meininger. Après avoir payé seulement 17 euros par nuit, je m’installe et je décide d’aller satisfaire assez rapidement une faim de loup. J’ai peu mangé au déjeuner, et rien avalé par la suite. Disons qu’à 16h30, on a faim… Pas trop patient, j’ai trouvé la première place ou on voit plusieurs restaurants et choisi une petite pizzeria.
Faut savoir qu’il y en a en masse, des pizzerias a Köln. Et presque toutes servent la bière locale, un style dénommé la Kölsch (prononcez Keulsch). Je commande une pizza au jambon avec une Kölsch de la brasserie Sion. La pizza est bonne, et la bière est moyenne. Décrivons la Kölsch de façon sommaire: une ale blonde dont la structure ressemble un peu à une lager, une petite amertume de houblon et servie dans un verre de 300ml. Quand tu es habitué aux pintes de 500ml servies partout en Allemagne, 300 ml ressemble à une éprouvette. 200 ml, ça devient une simple gorgée. C’est intéressant comme type de bière, mais ce n’est pas ce que je préfère. ça se compare presque a une hell munichoise, avec peut-être un peu plus de caractère.
Je fais les achats habituels comme l’eau embouteillée et je pars ensuite vers le coeur de la ville. C’est pas très difficile. Après quelques minutes de marche, on se trouve dans l’artère commerciale, qui mène directement à la cathédrale de et au centre historique. La cathédrale est MONSTRUEUSE. Je ne suis tout simplement pas capable de faire entrer cette bête dans une photo, à moins d’être à au moins 300 mètres. ça me fait penser à la cathédrale de Strasbourg. Mais je ne m’attarde pas là car la vraie visite est pour mercredi.
Alors que je me prépare à partir, je remarque quelque chose qui m’avait échappé à quelques mètres de la cathédrale. Des artistes sont en train de reproduire une fresque de Tiepolo au pastel sur le sol. C’est assez incroyable comme travail. Et ils le font avec une patience remarquable. Évidemment, on ne se gêne pas trop pour leur laisser de la monnaie… dans un coffre au trésor qu’ils ont dessiné proche de la fresque. Bien pensé.
Quel beau travail.
Je veux bien prendre des photos dans les vieux quartiers, mais le coucher de soleil et trop avancé. Je n’arriverai pas à saisir la lumière autant que je l’ai fait ailleurs. On se reprendra… Reste que je prends le temps de marcher dans les environs. Je remarque un peu les endroits ou je pourrai plus tard prendre un café, un repas ou une bière. Et je prends très bonne note que les femmes ici ne sont pas à dédaigner. Beaucoup de ces Colonaises sont bien jolies et la plupart ont beaucoup de style. J’ai comme l’impression que mes vêtements, choisis pour tenir compte des contraintes pratiques du voyage, me donnent l’air d’être un peu bûcheron en comparaison.
Je marche un peu le long du Rhin, un fleuve avec lequel je renoue pour la première fois depuis 2004. La couleur de l’eau n’est pas rassurante, mais les rives sont bien aménagées. Les terrasses sont bien placées et aussi très chères en conséquence. En fin de soirée, je décide de prendre une ou deux bières avant de rentrer. Dans les vieux quartiers, un écriteau me saute aux yeux: Pilsner Urquell ! En fût ! Désolé de heurter les sensibilités des Colonais qui ont une grande affection pour leur bière, mais ça fait deux ans que je n’ai pas déguster cette bière en fût. On se reprendra pour la Kölsch !
Je m’assois sur la terrasse et commande une pinte. My God, ce que cette bière est magique. Une amertume qui attaque rapidement à la première gorgée, arôme floral et excellente durée en bouche. Une vraie explosion de saveur. ça rappelle pourquoi l’originale définit le style Pilsner et que peu de concurrentes lui arrivent à la cheville. À chaque gorgée, j’ai presque l’impression de me retrouver dans un pub pragois méconnu des touristes, où la bière coûtait seulement 1,30 $ pour une pinte… Mais à 9,60 euros pour deux bières, je n’y retournerai probablement pas.
En arrivant dans la chambre d’auberge, je rencontre trois Américains (deux gars et une fille) et un Allemand. On se présente et on discute de voyages pendant une bonne heure. Ce sont des gens très gentils et très comiques. Surtout le gars de New York, qui a un talent inné pour raconter des histoires. Ça fait du bien de socialiser ce soir, car le voyage de cette année n’est pas un grand cru au niveau des rencontres. J’ai peut-être été chanceux les trois années précédentes, après tout.
Mercredi 29 août
Je suis parti à la vitesse d’une tortue ce matin. Malgré un lit moins confortable qu’ailleurs, j’ai le goût de dormir. Après un déjeuner et une douche, je sors de l’auberge de jeunesse vers 11h seulement. De la vraie paresse 🙂
Je pars à pied vers la cathédrale. Sur mon chemin, je tombe sur un Starbucks. Fallait pas me faire le coup. Avec si peu d’endroits où on peut prendre un café qui a de la saveur ici, je n’étais quand même pas pour dire non. J’essaie leur café de la semaine, qui est un “gazebo blend”. Assez fort, mais probablement un café conçu pour ceux qui se font un café glacé par temps très chaud. Mais c’est intéressant à boire.
Rendu à la cathédrale, j’entre pour faire la visite. Je tombe sur une messe qui est en train de se terminer. Après cinq minutes, la foule peut entrer dans les principales parties de l’église pour regarder de plus près. C’est beau, et surtout très ancien. C’est du gothique moyen-âgeux. Très sombre, austère, très beau. Probablement moins hot que la cathédrale de Strasbourg, qui reste numéro un sur ma liste de cathédrales visitées. Mais c’est imposant. Sachez qu’il a fallu 600 ans pour la construire. 600.
La cathédrale est trop gigantesque pour la photographier de près.
Après coup, je prends le Hohenzollernbrücke, un pont dont le nom honore la famille Hohenzollern. C’est la famille royale qui a dirigé la Prusse et ensuite l’Allemagne jusqu’en 1918. En prenant mes photos, j’ai bien pris le soin de sortir la statue de Guillaume II hors du cadre. C’est le roi qui, avec sa politique extérieure désastreuse, a mené l’Allemagne à la Première Guerre mondiale. Évidemment, on connaît la suite avec le traité de Versailles, la crise économique et le deuxième conflit mondial. Trève de politique…
En marchant sur l’autre rive et en prenant un autre pont, je prends quelques photos assez solides de la cathédrale à distance. ça devrait bien ressortir…
Après avoir marché encore un bout dans la vieille ville, je commence a avoir faim. Je m’arrête à une terrasse proche de l’hôtel de ville pour commander une pizza salami et une Gaffel, une bière de style Kölsch. Les commentaires sur la pizza et la bière d’hier s’appliquent encore.
L’eau de Cologne originale, c’est ici qu’on la trouve. |
Après le dîner, je repars vers une toute autre destination. Je vais voir la maison 4711, celle où l’eau de Cologne a été inventée. C’est une visite somme toute symbolique, mais bien le fun à faire. À l’entrée, il y a une fontaine d’eau de Cologne. ça ne sent pas très fort, mais pas très bon non plus. C’est le genre d’affaire qui fait un peu matante, à mon avis. Mais la petite exposition sur l’histoire de l’eau de Cologne vaut la visite.
Un peu plus tard, je vais voir le musée du chocolat. Au moment d’entrer, je me souviens toutefois que mes co-chambreurs de l’auberge de jeunesse n’ont pas été trop impressionnés. Néanmoins, j’entre dans la petite boutique adjacente pour voir ce qu’ils ont à vendre. Merde, ils en ont, des choix de chocolat ! Finalement, je prends une barre de Lindt à la menthe intense. Ça devrait goûter bon 🙂
En regardant la liste des choses que je voulais faire, je décide d’arrêter les visites vers 16h. Il n’y a pas un nombre incroyable de choses qui m’intéressent à Köln, et je ne veux pas passer la journée de jeudi sans trop savoir ce que je fais. Je rentre donc à l’auberge pour domper quelques affaires.
À l’horizon pour ce soir: le programme habituel, voyons. Souper, probablement une ou deux bières. Aussi, je veux repasser par le Rhin une fois la noirceur tombée. Je vais prendre des photos de nuit de la vieille ville et de la cathédrale.
Pour le souper, je vais voir un secteur qui m’a été recommandé par un gars qui travaille à l’auberge de jeunesse. C’est assez proche de l’auberge et c’est méconnu des touristes. Il y a plein de petits restos et de bars, aucun monument historique. C’est un coin ou sortent des gens dans la vingtaine. Des trains passent dans les environs. Je vois la vraie vie au lieu des terrasses dans les quartiers historiques, finalement.
Je m’arrête a un resto pour commander ce qui sera tout un délice. Un schnitzel pane avec du sésame (au lieu de la panure habituelle faite avec du pain), des patates gratinées et une salade. Le plat est arrosé avec une Gaffel Kölsch, que j’avais eu embouteillée la première fois que je l’ai essayée. La bouffe est écœurante. C’est meilleur que ce que l’on trouve dans les meilleurs restos dans les coins plus touristiques. La bière est pas mal, un peu amère, mais pas de quoi effrayer les buveurs qui aiment prendre quelque chose de doux.
Pendant le souper, deux gars sont à la table à ma gauche. Ils parlent allemand pendant un bout, et tout d’un coup, ils switchent vers le français. Le menton me tombe sur la table. Je profite d’une occasion pour demander c’est quoi l’idée de dire une phrase sur dix en français pour revenir à l’allemand. Ils m’expliquent qu’ils ont tous deux des origines françaises et qu’ils aiment bien varier les langues. Eh ben. Évidemment, le bla bla habituel sur d’ou je viens, ce que je fais ici, ce qu’ils font, la culture locale se produit. C’est le fun, et un peu inévitable. Et je suis bien content de savoir que les Colonais eux-mêmes croient que les femmes de leur ville sont particulièrement cutes. ça me rassure. Ou bien je ne suis pas un obsédé sexuel, ou bien nous le sommes tous. Haha.
C’est drôle, après un souper et les deux petits verres de Kölsch, je sens le goût de rentrer et profiter d’une bonne nuit de sommeil. Je veux me lever tôt jeudi, pour briser la routine…
Jeudi 30 août
Finalement, c’est une co-chambreuse qui m’a servi de réveil-matin, battant mon téléphone cellulaire d’une bonne heure. Vers 6h, une ravissante Japonaise qui est arrivée mercredi à l’auberge, tousse. Sa toux insistante me réveille et je n’arrive tout simplement plus à dormir. Tant pis. On va lui pardonner quand même 🙂
Je me levé à 7h, et à peu près tous les autres dans la chambre aussi. Je suggère à la Japonaise que l’on aille déjeuner. Non seulement est-elle sympathique, elle en est à son premier voyage. Je profite de l’occasion pour lui refiler quelques trucs qui lui permettront d’épargner temps et argent sur la route. Faut bien transmettre ce que l’on apprend quand on peut. Et déjeuner avec quelqu’un est bien plus agréable que de fixer les murs en bouffant. Cette fille est très gentille, mais aussi un peu timide. Peut-être que rencontrer du monde dès le départ lui permettra de briser la glace plus facilement à l’avenir. C’est un peu comme ça que la “socialisation” en voyage m’est arrivée. Des gens m’ont abordé et ça a facilité les choses.
Après avoir fait quand même pas mal de choses le premier soir et hier, je n’ai pas tellement de sites à visiter aujourd’hui. Je vais essentiellement voir des parcs. Je fais mon premier arrêt au Volksgarten, un jardin dans le sud de Köln. Pas mal. Rien de très esthétique ou spectaculaire, juste un parc ou les gens des environs vont relaxer, faire leur jogging et qui sait quoi d’autre.
Après, je reprends mon chemin vers Mediapark, un autre jardin, cette fois dans le nord. Dans les environs, on trouve un bon nombre d’édifices et une tour liée à la télédiffusion, Köln étant une ville de médias. Et j’arrive évidemment au parc. Encore une fois, c’est un endroit de loisirs, cette fois-ci avec un terrain de tennis, un de basketball, et des gens qui vont y manger leur sandwich sur l’heure du midi. Il fait assez frais mais le soleil est fort, ce que m’endort presque sur un banc du parc ! Vers 14h, je décide de rentrer à l’auberge faire un petit somme. Anyway, j’ai vu ce que je voulais voir ici.
Je suis ressorti en début de soirée pour souper et prendre quelques photos de nuit, afin de boucler la boucle. Je choisis, cette fois, une terrasse qui sert de la pizza et de la Früh Kölsch, une bière incontournable dans cette ville. Les commentaires habituels s’appliquent, la pizza étant satisfaisante, et la bière modérément correcte. C’est une bière intéressante, mais je ne m’y attache pas comme les Colonais le font. Que voulez-vous, ils ont pleinement le droit de choisir les produits locaux…
Je repasse ensuite par certains endroits comme le pont Hohenzollern, la rive située de l’autre côté de la vieille ville et un autre pont pour la meilleure vue possible de Köln en fin de soirée. Je crois bien qu’au moins une de mes photos est satisfaisante. Ce voyage aura été fructueux en photographie. J’ai conservé moins de prises de vues que lors des sorties européennes précédentes, mais la qualité augmente. Et les photos de nuit se multiplient.D’ailleurs, il est probablement certain que d’ici le prochain voyage, je m’équippe d’une camera plus puissante. Il est temps de lâcher la bête lousse et de lui laisser la chance de prendre de meilleurs clichés.
Après cela, je décide de faire un dernier arrêt en fin de soirée pour prendre une bière. Je vais au Musée de la bière, un pub assez connu qui offre 18 bières en fût dans une ambiance où s’alignent les souvenirs liés à cette boisson. J’ai pris une König Pilsner en premier lieu. Ouache. Je ne sais pas s’ils étaient en fin de fût, mais ça goûtait le fond de bouteille, et l’amertume habituelle de cette bière n’était tout simplement pas là. En plus, le liquide était beaucoup plus épais que d’habitude, la König Pilsner n’étant pas du tout liquoreuse. Je n’y comprends rien. Après cela, je me rabats sur une Jever Pilsner, me disant que je saurais bien à quoi j’ai vraiment affaire. Cette fois, l’intégrité de la bière semblait intacte, mais le goût n’était pas autant qu rendez-vous que d’habitude.
C’est vraiment dommage. Je crois que ce “musée” de la bière a de mauvais curateurs. J’ai l’impression que les fûts de bière ne sont pas conservés dans de bonnes conditions. Même des restos italiens et les bonnes vieilles canettes font mieux.