Ich bin ein Wiener!

Avec un tel titre, vous verrez bien la référence historique faite pour des fins ludiques.

Ouf, quel début de voyage ici. Je suis parti de Montréal vers 17h sur les ailes de Swiss Air. Après un rapide passage à la sécurité, j’ai été passablement chanceux avec mon voisinage à bord. Je suis tombé sur deux très sympathiques Suissesses, la voisine immédiate se décrivant comme la girl next door, une blonde très jolie et d’une gentillesse rare. Comparativement à certains voisins de siège en avion, je crois que c’est la meilleure que j’ai jamais eue !

Pour les curieux, je n’ai pas dit de conneries ou tenté de flirter. Seulement demandé, au moment de l’atterrissage, si les deux filles rentraient chez elles en Suisse, ce qui était le cas. Fallait seulement profiter de l’agréable compagnie, ce qui fait changement.

À l’aéroport de Zurich, c’est le stampede pour rejoindre mon vol de correspondance. Après un épisode presque digne de The Amazing Race, je monte dans l’avion d’Austrian Airlines vers 6h50 et on décolle vers 7h. Là, j’ai un vrai energy crash. Je m’assoupis quelque peu pendant l’heure restante de vol.

Rendu à Wien (c’est comme ça qu’on écrit Vienne en allemand), je décide de ne pas être ambitieux avec les visites. La première journée est habituellement très longue et consacrée à l’adaptation au décalage horaire. Un trempe l’orteil pour apprivoiser la place. On ramsse des trucs comme une passe de métro, de l’eau… la base, quoi.

Trouvant assez facilement mon chemin vers l’auberge sans avoir de carte ou d’indications – je ne suis quand même pas si pire pour communiquer et comprendre en contexte en allemand – j’y dépose quelques affaires. Je tente de deviner quel genre de compagnon de chambre est déjà présent. Ya surement une fille étant donné le linge laissé sur le lit. Pour l’autre, je sais pas. Comme du dentifrice bilingue anglais/français est sur le comptoir du lavabo, ce sont des Canadiens. Le lendemain, je découvre que ce sont un gars et une fille de Montréal qui se connaissent. Fouah.

Je ressors pour manger. Après une longue hésitation parce que je n’ai pas vraiment fait mes devoirs pour regarder dans mon guide, je découvre le Markt Restaurant. C’est un mix entre l’atmosphère de marché, la cuisine viennoise et moderne et le style de service de cafétéria. Le goulasch avec patates est délicieux, mais sûrement pas trop santé !

Tentant de repousser au plus tard mon sommeil, je m’arrête à un café qui s’appelle Aida. Avec le style des années 1950, l’endroit à son charme. Le café viennois avec de la crème fouettée est bien bon, mais il pourrait être plus corsé. Le gâteau au chocolat Sachertorte, lui, est vachement délicieux. La réputation de Wien pour les desserts n’est plus à faire. Ce gâteau combine bien la saveur du chocolat, le sucre, et une texture raffinée. Miam.

On rentre. Je m’aperçois en me couchant que je viens d’égaler mon record de 28 heures sans sommeil depuis mon lever à Montréal. Et je suis claqué. Le dodo durera 12 bonnes heures. En espérant que je ne ronfle pas 🙂

Lundi 19 octobre

La, je me sens en pleine forme ! Je me réveille à 6h et bondit presque du lit. Mes compagnons de chambre aussi. On se presente bien vite. Après une petite conversation, je juge que le gars est sympa et que la fille est centrée sur elle-même, aussi sociable qu’un mur de briques. Eh que je me retiens pour ne pas passer des commentaires chiens !

Peu importe. Un déjeuner et on amorce les visites avec Ringstrasse. C’est un anneau de rues entourant le cœur de la ville de Wien avec des monuments bâtis par le régime des Habsbourg. C’est un must.

Depuis Schottenring, je commence la marche de plus de 5 kilomètres. Le premier édifice impressionnant est Rathaus, l’hôtel de Ville. Il est digne de ces édifices néogothiques qui ne peuvent pas vous laisser indifférent. Faudra revenir pour les photos car des travailleurs sont en train de démanteler un cirque ambulant. Vraiment. C’est quoi l’idée d’utiliser la place de l’hôtel de Ville pour ça ?

Deuxième arrêt: Volksgarten (le jardin du peuple). Beau parc avec beaucoup de fleurs et des édifices élégants comme trame de fond. C’est relax. Mon style pour les vacances.

Volksgarten
Ensuite, le parlement très pompeux mais très passionnant à photographier. Ça a pris de la patience pour ne pas me faire bloquer la vue afin de prendre des photos mais c’est réussi.

Parlament Wien
Le Parlement viennois

Le quartier des musées (Museumsquartier) est particulièrement plaisant à voir avec des édifices au style classique, un parc et plusieurs musées à visiter, peut-être pour plus tard. C’est fou à quel point ils ont dû investir des sommes importantes pour bâtir tout cela. Peu de villes ont une aussi forte concentration de monuments dans un tel espace, même en Europe.

Museumsquartier
Un édifice de Museumsquartier

Mozart
Statue de Mozart vue sur mon chemin

Avant de faire la suite, je passe par un coin plus commercial pour acheter quelques affaires mineures oubliées à Montréal et prendre un petit lunch à un café.

Après coup, je me rends à Schwarzenbergplatz. La, je capture le genre de photo typique d’une grande ville européenne. Le vieux cliché du tramway et des voitures qui passent au milieu, avec les fils suspendus pour le tram. Les passants sur les côtés et les édifices impressionnants tout autour. Je vous le dis, c’est un classique.

Wien
Le classique européen

Pendant la longue marche, je passe par deux autres parcs, soit le Burggarten et le Stadtpark. Rien de spectaculaire mais j’aime bien voir autant de parcs dans une ville. ça assainit le style de vie et donne le goût de prendre une bonne bouffée d’air

Sur mon chemin, je trouve de très mauvais gout le monument bâti par les russes et dédié aux soldats soviétiques qui ont pris la ville en 1945. Selon Lonely Planet, paraît que les Autrichiens n’en sont pas amoureux non plus. Avec raison.

Parlons d’urbanités, ou de viennoiseries pour faire un jeu de mots. Cette ville est achalandée mais assez plaisante. Mais les Autrichiens me font penser aux Canadiens. Ils vivent à côté d’un géant avec qui la culture est partagée mais s’en dissocient autant qu’ils le peuvent. La vie quotidienne se ressemble. Seule la politique officielle et un multiculturalisme plus prononcé semble les séparer de l’Allemagne.

Avant d’oublier, l’auberge de jeunesse me déçoit. La description donnée sur son site Web est romancée. L’endroit est pratiquement vide, sauf pour les groupes qui viennent avec leurs profs, le temps d’un souper et d’un roupillon. Les quelques voyageurs de mon âge ne m’inspirent pas pour amorcer des conversations ou faire connaissance. Arf.

Anyway. Pour le souper, je décide de me taper un Wiener Schnitzel, soit une escalope panée. Comme son nom l’indique, c’est un plat traditionnel viennois. Le tout vient avec une grosse salade: laitue, lentilles, patates, chou et maïs. La portion est énorme mais c’est tellement bon. La vinaigrette rend cette salade presque magique, avec une minuscule pointe sucrée. La bière Gösser, une blonde moyennement corsée, sert à bien faire descendre le tout. Pas excellente, on s’entend, mais pas mauvaise du tout.

Mon allemand en arrache ce soir car je ne suis pas du tout concentré. Je ne comprends pas quand la serveuse me demande dans quelle section je veux aller et je lui demande la facture quand elle me demande si le repas était bon. Les deux fois, je réalise mon erreur 5 secondes après avoir répondu. Double arf.

Pour bien finir la soirée, je vais prendre deux pintes de bière de plus à la Salm Bräu, une brasserie locale. J’essaie leur Pilsner, qu’ils disent aussi bonne que la Urquell. Mmmmm, il lui manque un peu de mordant mais elle est bien savoureuse. Je décide ensuite d’essayer la Märzen, une bière de Mars. C’est une rousse un peu plus corsée, maltée et racée. Excellent. Et cette fois, je ne dis pas de connerie quand on me fait le service en allemand. Qui dit que l’alcool n’aide pas à ce concentrer ?

Mardi 20 octobre

Bon, il est temps de se taper un grand monument. Après la routine matinale, je pars vers Schönbrunn, le palais d’été des Habsbourg.

En arrivant par cette journée quelque peu grise, je tombe sur un palais rococo des plus majestueux. L’extérieur est fait de pierre jaune foncée et d’orange brûlé mais pâle, avec les ornements dorés obligatoires pour que ce soit du style rococo.
Schönbrunn
Schönbrunn

Je commence par le parc du palais. Il est gigantesque, très agréable à visiter. J’y passe facilement plus d’une heure. Selon les affiches à l’entrée, paraît que l’impératrice Sissi aimait bien y marcher et s’évader de la vie de la cour des Habsbourg. Je ne peux qu’imaginer la jeune femme qui rebrasse les idées en prenant l’air.

Schönbrunn
Le jardin de Schönbrunn

La visite du palais lui-même est des plus fascinantes. Le rococo à l’intérieur, ça se décrit par des murs blancs et des ornements dorés. Dans certaines pièces, le blanc cède la place à du bois, parfois de rares essences. Aussi, les salles pleines de miroirs sont luxueuses à souhait. J’apprends surtout comment l’empereur Franz Josef et sa femme Sissi y vivaient. Mais détrompez-vous, je n’aimerais pas être un empereur.

Pensez-y une seconde: l’empereur travaille 16 heures par jour et sa femme Sissi est.. sa cousine. De plus, Sissi n’est pas heureuse de se marier dans de telles conditions. Elle aimerait vivre une autre vie. Bref, la royauté dans ces conditions-là, c’est de l’esclavage.

Cherchant un lunch, je passe par Schwedenplatz et la cathédrale Stephansdom. J’arrête pour un sandwich dans une boulangerie (un type de commerce populaire dans les pays germaniques) et un cappuccino chez une grande chaîne américaine qui en fait du plus corse que les Viennois. Est-ce que je viens de dire que Starbucks fait eu meilleur café qu’une ville réputée pour la qualité ? Eh oui, et c’est un snob du café qui le dit.

Après cela, je vais visiter la cathédrale Stephansdom. C’est du gothique… en rénovation. L’intérieur est toutefois plus spectaculaire que les autres cathédrales. Vraiment, c’est bien réussi.

Stephansdom
Stephansdom

My God, ce que les plans de voyage peuvent changer parfois. Lire tout pour comprendre…

En allant souper dans un petit resto local reconnu, Zu den Zwei Liesln, j’ai droit à tout un repas. Je commande le «schnitzel de la maison». Il est plus large que la foutue assiette. Au milieu, il est farci avec du jambon, du fromage, des oignons. C’est vraiment énorme avec la salade de patates qui l’accompagne.

Je fais un effort mais n’arrive pas à en manger les deux tiers. Toutefois, le service est ultralent. Peu importe, c’est tout un souper. La seule chose que j’ajoute, c’est que la recherche d’authenticité a peut-être ses limites !

Jusqu’ici, j’aime bien cette ville qui est moins folle que d’autres mais pas mal charmante.

La suite: Les charmes de Schloss Belvedere, les ratés de Donauinsel

3 thoughts on “Ich bin ein Wiener!”

  1. Coudonc Mike, tu n’aurais pas le goût de devenir un Traveling Reporter pour le magazine Travel de Conde Nast? Ben intéressant ton périple.

  2. Hahaha, merci pour le compliment, Gilles. Mais je sais que j’ai deja mieux ecrit dans mon carnet de voyages ! Une autre mise a jour devrait suivre au plus tard dans une journee. J’ai vu quelques superbes affaires depuis le premier “post”.

  3. Bonsoir Monsieur Munger,

    Je constate que vous avez une fois de plus, fait un beau et mémorable voyage. Malheureusement, je n’ai visité Vienne qu’une seule journée, car c’était ma destination retour de voyage. Mon avion décollait en fin de journée. Enfin, je voudrais vous demander une information concernant la «Maison de thé» où Hitler allait prendre le thé tous les jours à la même heure, selon les écrits que j’ai parcourus. Cette «Maison de thé» existe-t-elle toujours ou si elle a été rasée durant la dernière guerre?

    Merci à l’avance

    Hélène Latulippe

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Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.