Le Web ne sera pas gratuit pour toujours

Ça fait quelques mois que les éditeurs le claironnent mais c’est maintenant une réalité: une partie du contenu médiatique devient payante pour le Web, probablement pour de bon.

Mardi, après les frais imposés au contenu sur téléphone mobile par le Wall Street Journal et CNN, c’est The Economist qui a asséné un solide coup à la gratuité. En limitant à quelques textes gratuit l’accès à l’édition imprimée pour les non-abonnés, le magazine passe un message clair. Le Web doit rapporter des revenus, pas seulement servir de vitrine. On ne peut pas profiter du buffet des abonnés sans cotiser.

La morale de l’histoire est surtout intéressante pour ceux qui comme moi sont abonnés à The Economist. Même si un site Web accessible est beau et utile, l’éditeur doit justifier ses choix à ceux qui paient. Il doit limiter les faveurs pour donner plus de sens à l’abonnement que le simple fait de livrer une copie papier transportable partout.

L’autre point dont il faut tenir compte dans tout cela, c’est une réalité économique difficilement évitable. Les observateurs avertis nous ont toujours dit, tant pendant la bulle techno que ces dernières années, que la gratuité n’était pas rentable. Que la publicité à elle seule ne peut pas faire vivre les médias.

C’est souvent vrai et c’est probablement pourquoi les éditeurs de grande renommée agissent tout de suite afin d’offrir aux lecteurs des options d’abonnement adaptées au format d’information consommée.

À mon avis, il s’agit d’un mouvement de masse qui commence. L’information sur le Web pourrait devenir un peu comme les chaînes spécialisées à la télévision. On s’abonne à ce qui nous intéresse pendant un certain temps. On laisse tomber temporairement peut-être, pour se réabonner plus tard. Bref, selon les habitudes de consommation. Les tarifs à la semaine comme ceux du WSJ mobile ont la flexibilité que l’imprimé n’a généralement pas.

Est-ce dommage que la pub ne puisse pas soutenir une industrie à elle seule ? Oui. Sauf que les rêves ne deviennent pas toujours réalité. Le dicton anglophone There is no such thing as free lunch demeure une évidence capable de traverser les époques.

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Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.