Les journalistes québécois en crise

C’est triste de voir ce qui se passe à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec avec le retrait d’un candidat à la présidence, surtout en raison des circonstances entourant son départ.

Je n’écris pas ce billet pour prendre partie mais bien pour regretter l’état dans lequel la fédération se trouve.

Comme beaucoup de journalistes québécois sont dorénavant éparpillés entre trois empires de presse et un diffuseur public, les médias ont un urgent besoin de se regrouper à une place pour défendre leurs intérêts communs et faire du lobbyisme efficace. Il semble que ce soit loin d’être le cas à l’heure actuelle.

Je trouve la situation grave surtout quand je songe à l’époque où Alain Gravel et l’équipe qui l’a appuyé ont fait de grands efforts pour reconquérir du terrain et des membres. Je me disais alors que si la fédération avait eu ses faiblesses, elle était sur une bonne lancée. Qu’elle pourrait regrouper des gens au lieu de les opposer les uns aux autres.

Maintenant, voir une course à la direction qui tourne aussi mal, toutes parties confondues, c’est décevant. Le contexte économique ne fait qu’ajouter des motifs de crise. Avant que le modèle d’affaires des médias ne soit fragilisé, nous vivions de sérieux problèmes. La crédibilité auprès du public se trouvait déjà dans les bas fonds. Le fonctionnement de bien des salles de nouvelles était remis en question, tant pour des raisons d’éthique que d’indépendance éditoriale.

Aujourd’hui, le modèle d’affaires de plusieurs médias est fragilisé et le seul organisme qui pourrait unir les forces du milieu risque de se déchirer. Ce qui est doublement dommage, c’est qu’une crise de leadership à la FPJQ pourrait bien faire en sorte que bien des gens comme moi seront tentés de lui tourner le dos, par dépit.

C’est encore plus difficile à avaler quand on tient compte des motifs qui m’ont poussé au journalisme. Cet idéalisme de servir la démocratie et le peuple s’effrite à travers les années. Finalement, une amie avait sûrement raison de dire qu’à titre de professionnels, les journalistes vieillissent mal.

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.