L’insuffisance de Kutna Hora

Praha et Kutna Hora, 9 et 10 octobre 2010 – Encore une grosse journée de transport. Je pensais prendre l’avion de Kosice à Prague mais le prix est prohibitif et aucun transporteur à rabais ne fait ce trajet. Donc 8 heures de train à se taper. Yark.

Au moins, j’ai l’idée de prendre celui de 8h39 pour arriver avant 17h. Ce qui fait en sorte que j’ai plus d’énergie pour finir la journée.

L’être humain étant ce qu’il est, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu des moments emmerdants. Par exemple, trois policiers arrivent et c’est la femme parmi eux qui demande mon passeport sur un ton agressif. Je lui fais un air blasé et lui donne mon passeport. Elle cherche les bibittes. Elle me dit de ne pas mettre mes pieds sur le banc d’en face. Je les enlève et lui fait un air voulant dire “t’es pas supposée prévenir le crime au lieu de jouer la matante qui protège son divan des pieds des visiteurs ?”. Mais elle tient à s’affirmer, et peut-être à intimider pendant que ses collègues de contentent d’examiner mes papiers. Elle répète ses directives, toujours agressive, deux fois. Je lui fais un air bête du gars qui compte jusqu’à 10 avant d’exploser. Elle finit par comprendre que je ne suis pas d’humeur à me faire bousculer, et me fiche patience. On me redonne mes papiers et les polices s’en vont. Le client honnête qui commence à grogner, ça marche toujours.

Enfin arrivé à Prague, je me rends à l’auberge où j’ai une réservation. Je dépose mes affaires et ressors pour quelques commissions et un souper plus tôt que d’habitude, n’ayant que peu mangé dans le train. Ouf. C’est samedi en début de soirée et Prague est un véritable cirque touristique. Une mer de monde envahit les quartiers centraux, au point où c’est désagréable. Évitez cette ville les week-ends quand il fait beau. Ce soir, ya un paquet d’Écossais en kilt et des gars portant le maillot de l’équipe d’Angleterre. Forcément, il y a eu du foot cet après-midi. Sinon, les Brits sont en mode affirmation. Ils devraient patrouiller les trains, tiens.

Où souper ? Tout ce qui est intéressant est plein à craquer et la foule n’est pas trop agréable. Je dois chercher dans les rues en périphérie afin de trouver un petit resto sympa. J’y essaie une de leurs spécialités : steak de porc, patates provençales, haricots verts, oignons, chou et autres légumes. Très bon et meilleur pour la santé que bien d’autres trucs servis dans les environs. Plus moderne, aussi, donc probablement plus aligné sur les goûts contemporains locaux.

Je voudrais bien aller prendre une bière pour relaxer mais les British ont envahi tous les pubs. Même les plus obscurs. Dodo.

10 octobre

Lever vers 7h30. Faut partir vers 10h pour aller à Kutna Hora en train. Il y a trois filles et un gars, tous dans la vingtaine, dans la même chambre que moi. Pour une fois, je sors sans réveiller qui que ce soit. C’est un miracle car la porte de mon locker est collée sur l’oreiller d’une des filles. Même si j’ouvre le plus doucement possible, ça fait bouger, mais aucune réaction de sa part. Je gage qu’une bombe tomberait à côté d’elle et elle ne ferait que se retourner !

On passe par Bohemia Bagel pour le déjeuner du champion. Oeufs brouillés, mini-bagel, fromage à la crème, patates, bacon et tomate avec un grand cappuccino. Hahaha.

Après une marche vers la gare, je prends le train vers Kutna Hora. Il me mène à destination à 11h. En sortant, je marche une trentaine de minutes. En me rendant vers la cathédrale, je prends des photos des façades d’églises, des squares et de toute autre chose qui capte mon attention. Le square principal est typique des petites villes d’Europe centrale.

Église Kutna Hora
Une petite église colorée à Kutna Hora

La cathédrale gothique Ste-Barbara rivalise supposément avec celle de Prague. Allons voir. Le chemin qui y mène est magnifique et la vue sur la ville l’est tout autant. La cathédrale elle-même est so-so, comme on dit. Très grosse mais trop austère. Il manque de raffinement à l’intérieur. Les petites églises orthodoxes et les autres cathédrales européennes lui sont supérieures. Je m’attendais à plus.

Cathédrale Ste-Barbara, Kutna Hora
Cathédrale Ste-Barbara, Kutna Hora
Cathédrale Ste-Barbara, Kutna Hora
L'intérieur de la cathédrale

Pour finir la visite, je passe par la Cour italienne, près d’un édifice assez élégant. Je veux prendre une photo parfaite de l’ensemble mais des troupeaux de touristes ont d’autres plans. Ils me passent en pleine face, se plantent aux pires endroits, faisant en sorte qu’on ne verrait qu’eux dans la photo. Et ce malgré quelques interventions et signes de ma part, leur demandant de “clearer le chemin” ne serait-ce qu’un instant. Mais comme les troupeaux qui broutent, ils me font des faces perdues. Je finis par en avoir marre et je lève les pattes.

Cour italienne, Kutna Hora
La cour italienne

Une heure de train me ramène à Prague. Une corvée de lavage s’impose mais quand je dois la faire, il reste peu de temps avant la fermeture du seul endroit accessible… dans le 2e arrondissement. Ce qui n’est pas à la porte pour le piéton. Ce qui est ridicule est de devoir se taper 10 $ de taxi pour arriver à temps et laver/sécher son linge. Mais bon. Je peux ensuite rentrer en métro, dont le réseau est supérieur à celui de Montréal. Comme les Tchèques ont l’esprit d’entrepreneur, je gage qu’ils ne niaisent pas pendant quatre ans quand ils ont besoin de renouveler leurs wagons.

Eh que je suis bougon aujourd’hui 😉

Pour me remettre d’humeur, je fais connaissance de mes co-chambreurs en revenant à l’auberge. Je m’aperçois à quel point chacune des trois Italiennes est charmante, et que le chum d’une d’entre elles (qui voyage avec elles) est bien sympa. C’est bien la première fois que je m’entends avec des Italiens sur la route. Après une heure de jasette et de préparation pour ressortir, je suggère qu’on aille souper demain, ce qu’ils acceptent volontiers. Ça va faire changement de socialiser un peu, ce que je n’ai étonnement pas encore fait dans ce voyage. Avouons aussi que la compagnie féminine que j’aurai ne fera que rendre ça agréable.

J’ai pris tellement de temps pour ressortir qu’il est passablement tard pour une bouffe. Je dois me contenter d’une pizza dans un endroit ouvert tard.

La suite : Le charme de Decin et une belle fin de voyage à Prague

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.