À la découverte de Gdansk

Samedi 8 octobre

Gdansk – Lever passablement tardif ce matin. Je suis à une auberge nommée Mamas & Papas dans une maison de trois étages, à 10 minutes en bus du centre-ville. Endroit très familial géré par un couple dans la quarantaine et leur fille dans la jeune vingtaine. Le gars insiste pour se faire appeller Papas, sa femme Mamas, mais leur fille utilise son vrai prénom. L’atmosphère en est une de proximité ici. Tellement qu’on peut laisser un ordinateur portable traîner sans se le faire voler.

Après le déjeuner, je me rends au centre-ville. Je n’ai pas encore planifié mon itinéraire et je n’ai pas encore pris un café. Je cherche donc une place pour satisfaire ces deux besoins.

Sur mon chemin, je tombe sur la basilique Ste-Marie. Je déclare que c’est mon église préférée à vie. Cet édifice de taille géante a un extérieur de brique rouge, comme la plupart des grands bâtiments historiques de Gdansk, avec une petite influence des Pays-Bas. Lorsqu’utilisée pour des maisons et aux condos au Québec, la brique rouge n’a pas sa place. À un monument historique de Gdansk, on parle de vrai style. L’intérieur me plaît comme aucune autre église. Les structures sont d’un blanc éclatant et les sculptures ou autres décorations d’un brun foncé qui contraste à merveille. Un petit effort physique plus tard et je suis en haut de la tour, qui me donne une belle vue sur la ville. Gdansk a de la classe.

Cathédrale Sainte-Marie
L'intérieur de Sainte-Marie a ce look pur et contrasté.

En redescendant, je me rends vers le coeur des vieux quartiers. Je tombe sur Costa Coffee, où le café est généralement bon. Ça me permet de m’asseoir et de mieux planifier mes affaires. En sortant, je marche sur la voie royale, principal attrait de Gdansk. Les façades de brique rouge se mélangent avec celles typiques des villes portuaires du Nord en Europe. La Porte dorée, qui a des airs d’arc de triomphe, est un magnifique point d’entrée orné de statues.

Dluga
La voie royale
Hôtel de ville

Je vous épargne la nomenclature des édifices, qui ne sont pas tous impressionnants anyway. Mais j’aime bien l’hôtel de Ville en brique rouge et la Porte verte en fin de parcours. Malheureusement, la fontaine de Neptune est en rénovation.

Le problème est qu’il y a beaucoup de touristes ici, car c’est le samedi. Ça prend plus de patience pour prendre des photos qui excluent les meutes débarquées de leurs autobus ainsi que les gens qui viennent se planter devant vous une seconde avant que vous puissiez immortaliser une scène. Je vais revenir tôt un matin pour savourer les lieux sans obstruction.

À la fin de la voie royale, on tourne à gauche pour marcher le long de la rivière Motlawa. C’est là que l’identité portuaire de Gdansk se révèle le mieux. Quelques bateaux à l’image rustique sont là pour agrémenter l’endroit et pour faire des visites sur l’eau. C’est bien joli.

Port
Le long de la rivière, c'est assez beau.

En revenant vers le centre historique, je passe par ulica Piwna, littéralement la “rue de la bière”. Elle est pleine de restos pour accommoder les visiteurs. Ulica Mariacka est étroite, avec de beaux édifices et beaucoup de commerces qui vendent une spécialité locale qu’est l’Amber, une variété de bijoux. L’édifice Grand Arsenal est imposant mais vachement réussi avec ses tours et ses symboles militaires.

Mariacka
Ulica Mariacka, une des plus belles rues de Gdansk.

Je soupe assez tôt cette fois-ci. Sur ul Piwna, un resto propose truite, patates au four et salade pour l’équivalent de 5 $. Je ne peux refuser. Dans l’assiette, la tête du poisson est bien visible même si elle a été vidée. Original !

En soirée, je passe par la microbrasserie Browarnia Gdansk. Leurs spécialités sont la bière de blé munichoise et son arôme typique qui fait penser à la banane, ainsi qu’un porter plutôt léger et frais au goût. Leur bock fait un beau souvenir à rapporter 🙂

Gdansk le soir
Gdansk le soir
Dluga
La voie royale le soir
Dlugi Targ
L'autre côté

Dimanche 9 octobre

Après la routine du matin, j’écoute la suggestion de “Papas” d’aller voir Sopot, une petite ville située sur le bord du golfe de Gdansk, en marge de la mer Baltique. Bonne idée.

Vingt minutes de train et quelques-unes à pied me mènent à me promener sur une plage. La météo donne un mélange de nuages et de soleil, avec une brise fraîche. Parfait pour une longue marche. Anyway, je ne voyage pas pour m’écraser sur une chaise ou une serviette avec de la crème solaire et des margaritas. Les vagues et les oiseaux font plaisir à entendre, la calme règne et les photos sont bonnes.

Sopot
Une marche calme le long de la plage
Sopot
Peu de touristes. C'est comme ça que je préfère voyager.

Je passe ensuite par la promenade en bois. À 515 mètres, c’est la plus longue sur le vieux continent. Charmant.

Sopot
La promenade en bois

Avant de rentrer à Gdansk, c’est le temps de bouffer. Un petit café me permet de déguster pierogis russes et salade avec un thé rouge dont l’arôme floral est intense, presque sucré.

Pierogis
Les pierogis

Lors du retour en train, je m’aperçois que mes réflexes de Montréalais sont tellement dans le champ ici. Je ne suis pas habitué au fait que les Polonais, en particulier les femmes, ne s’isolent pas psychologiquement dans une “bulle” quand ils se trouvent dans un espace public. Au point où je pense avoir affaire à une pickpocket. Elle s’assoit directement à ma droite avec sa main collée sur le bord de ma jambe. Je suis certain qu’elle attend un moment d’inattention pour piquer l’argent dans ma poche de jeans, alors je suis aux aguets. Mais non, il n’en est rien. Les gens peuvent être à un milimètre de vous sans mauvaise intention ici !

Pour terminer la journée, je passe par le lieu historique qu’est le chantier naval. C’est là où Lech Walesa a mené une grève et formé le mouvement Solidarité, qui allait contribuer à libérer la Pologne des Soviétiques et à faire naître la démocratie. Le monument dédié aux travailleurs morts lors de cette lutte brille pendant le coucher de soleil.

Gdansk Shipyard
Un chantier naval historique
Gdansk Shipyard
Une autre vue
Des graffiti près du chantier
Des graffiti près du chantier

Je flâne pendant un bout de temps. Je me tape un kebab en rentrant plus tôt que la normale, car je veux me lever très tôt demain. La dernière journée sera plus chargée, avec un tour matinal dans la vieille ville, et ensuite la visite de Malbork, où se trouve le château de l’ordre des Chevaliers teutoniques !

Lundi 10 octobre

Ça été dur mais je suis hors du lit à 6h. Dehors, il ne fait même pas 10 degrés, avec des nuages et du vent. La météo promet de la pluie. Cette journée sera plus difficile, c’est clair.

Je prends le bus vers le centre-ville, que je revisite dans le calme. Vu la météo, les photos de l’autre jour demeurent supérieures, mais le fait d’être le seul touriste dans les environs, vers 7h, me plaît énormément.

Je veux m’arrêter au Costa Coffee à 8h, mais un employé qui attend dehors me dit que sa superviseure a oublié qu’elle avait un quart de travail aujourd’hui. Faut attendre une demie-heure au moins. Ça doit être celle qui était désarçonnée, l’autre jour, à l’idée de faire un cappuccino sans remplir la tasse entière de lait…

Au bout du compte, aucun café de qualité n’est disponible, alors je me retrouve à essayer le McDo de la gare de train. Surprise : l’expérience est meilleure ici qu’au Québec. Leur cappuccino est suffisamment corsé et l’oeuf McMuffin est bien plus frais. Le décor est moderne, avec de longues tables blanches au style épuré et des sièges cubiques en cuir. La clientèle qui se trouve à proximité n’est pas à dédaigner non plus 😉

Une heure de train plus tard, je suis à Malbork. Je me rends au château de l’ordre des Chevaliers teutoniques, qui est énorme. La brique rouge sur un monument de cette échelle, ça impressionne. Les murs avant l’entrée sont gros et le complexe lui-même semble impénétrable lorsque l’on pense aux moyens dont les soldats disposaient au Moyen-Âge.

Malbork
Le château de Malbork où les teutons avaient leur quartier général.
Malbork
Aucune photo ne lui rend vraiment justice. C'est mieux en personne.
Malbork
De beaux passages

Le personnel qui gère l’endroit me laisse une très mauvaise impression, par contre. Comme je laisse mon passeport en sécurité, sous clé à l’auberge, celle qui distribue les audioguides refuse me m’en donner un, me disant que je n’ai pas le bon document d’identification avec moi. Je propose autre chose mais elle refuse, démontrant une étroitesse d’esprit rare. Je lui rends la faveur en trouvant la bonne façon de la mettre en grogne, sans perdre mon propre calme. Ça lui apprendra.

En plus, les gens qui ne s’offrent pas une tournée en groupe ont accès seulement à l’extérieur du château, sans pouvoir voir les pièces à l’intérieur. Je n’ai jamais vu la démonstration de si peu de respect, sinon d’autant de discrimination envers les visiteurs qui financent la survie à long terme d’un lieu historique en payant leur droit d’entrée. C’est de l’arrogance. Mon envie d’y acheter des souvenirs s’évapore assez vite.

En fin d’après-midi, je suis de retour à Gdansk, là où les gens sont plus sophistiqués. La météo est toutefois à son plus bas, car la pluie tombe sans arrêt. J’achète les derniers souvenirs et je me satisfais d’une pizza pour le souper. Je découvre la bière Specjal, une pils respectable.

De retour à l’auberge, je suis bien amusé par la réaction de la fille des propriétaires quand elle essaie mon iPad. La fascination pour les tablettes ne fait que commencer.

Mardi 11 octobre

Bon ben, c’est vraiment la fin du voyage. Faut retourner à Varsovie et prendre le vol de retour mercredi, pour rentrer à Montréal.

Quand je suis sur le point de quitter l’auberge à Gdansk, la sympathique jeune femme mentionnée plus haut me dit que c’est toujours plate de rentrer. Tu as tellement raison, miss !

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.