Mardi 24 octobre
Enfin à Belgrade, après des mois d’anticipation. Ça va bien malgré un départ un peu difficile. J’aurais pu manquer mon avion en raison d’une navette tombée en panne mais tout s’est déroulé normalement une fois rendu à l’aéroport.
Le trajet a toutefois été long avec un arrêt de quatre heures à Amsterdam et un léger retard pour le vol de correspondance. Mais peu importe, j’ai suffisamment été capable de relaxer en vol et lors de l’escale pour bien passer ma première journée en sol européen.
Ma première impression de Belgrade ? Magnifique. On parle d’une ville plus pauvre que les autres, mais grouillante, ordonnée, culturellement riche. Et je n’ai pas encore parlé des merveilles de la gent féminine.
Je prends le tram (sans payer, sans comprendre comment faire) et je trouve mon auberge. Un endroit super casual où l’on se sent chez soi, avec un staff des plus sympas. Il faut évidemment régler les détails logistiques habituels.
Sans trop savoir où je m’en vais, je me retrouve dans une très vieille rue du “quartier bohémien” pour le souper. C’est plein de restaurants très touristiques, mais le compromis me permet quand même d’essayer un plat serbe traditionnel. La cuisine locale, c’est généralement de la viande grillée et/ou farcie. J’ai l’occasion de découvrir les roulés de dinde-bacon avec salade de patates. Clairement pas un plat de végétaliste bio, mais ça goûte très bon.
Mercredi 25 octobre
Tous les ingrédients sont là pour avoir du plaisir aujourd’hui. Une vraie nuit de sommeil, un soleil éclatant et une température confortable font monter le niveau d’énergie.
Après un départ lent et un arrêt pour un café pour peaufiner les plans, je me lance dans ma première visite à la forteresse Kalemegdan. Ses murs et ses tours sont évidemment perchés sur une colline et le soleil plombe. On y trouve une colonne de la victoire et une tour de l’horloge. Un bon endroit pour chasser le quotidien.
En sortant de là, je passe rapidement par la mosquée Bairakli dans les environs. Sa simplicité me fait penser que je ne suis probablement pas au bon endroit pour découvrir des mosquées.
Je me dirige vers des valeurs sûres, marchant vers la Place de la République. Le théâtre national et le Parlement qui est tout près attirent pas mal plus l’oeil. Je me sens davantage en sol européen cette fois-ci !
Une petite visite au parc Tasmajan s’impose. Au bout du parc se trouve un petit mémorial des bombardements de l’OTAN de 1999. L’édifice touché, qui ne semble avoir rien de militaire, a été laissé tel quel pour démontrer l’impact d’une bombe. Deux hommes sont sur place et ils parlent serbe. Je ne comprends pas trop mais j’entends des mots comme “Américains”, “fascistes” et le ton semble amer. La guerre a laissé des traces.
Je veux ensuite voir le jardin botanique mais il est fermé pour des rénovations. Crap.
Prochaine étape: Skadarska, le quartier bohème. Je me tape une petite marche pour en profiter un peu plus qu’hier, alors que j’y étais seulement en quête de bouffe. Les rues en vieilles pierres ne cesseront jamais de me charmer, même si c’est un peu plus dur sur les pieds…
Étrangement, un des moments les plus intéressants de la journée sera la rencontre de gens à l’auberge. Un grand blond typique des Pays-Bas est fort sympathique et drôlement sociable. Amateur de bière comme moi. Un bon personnage. Il y a aussi des filles fort gentilles et cutes, évidemment.
La fille qui travaille à la réception a décidé de faire des crêpes pour les clients en début de soirée. C’est le genre d’activité de groupe qui ajoute de l’atmosphère dans une auberge, alors que tout le monde prend le temps de socialiser, même les plus récalcitrants. On les prend pas l’estomac !
Jeudi 26 septembre
Je voulais commencer la journée plus tôt aujourd’hui, mais la procrastination a eu raison de moi. Je m’assois dehors, sur la terrasse, et je suis rapidement rejoint par une partie du groupe d’hier. On parle pendant un bon bout de temps, tout en déjeunant.
Je demande à un membre du staff comment on fait le café turc. Il répond tout simplement en m’en faisant un… Le procédé n’est pas compliqué. On fait bouillir de l’eau dans un petit chaudron fait spécifiquement pour le café. On ajoute quelques cuillers de café moulu une fois l’eau rendue très chaude. Ensuite, on reverse de l’eau dans la tasse à partir du chaudron, en retenant les grains. On prend une cuiller de café dans le chaudron et on la met dans la tasse. On répète deux fois. Ça donne un goût fort avec les grains moulus dans le fond. Un solide kick de caféine. Il manque toutefois la complexité des arômes d’un espresso.
Je me sens encore suffisamment en mode procrastination pour aller me taper une deuxième tasse en ville avant de faire des visites. J’essaie un café turc auprès d’une chaîne locale, Coffee Dream. Goût plus fin, mais le jugement est le même. C’est bon deuxième après l’espresso.
Quoi visiter ? Le sud de Belgrade. Mon premier arrêt se fait à la cathédrale St. Sava, impressionnante par sa taille et pour son architecture. L’intérieur est moins convaincant, comme quoi il ne faut pas juger un livre par sa couverture. Tout près, le monument pour l’insurrection de 1804 contre les Ottomans.
Fan de foot un jour, fan de foot toujours. En fin de journée, je passe par un bar qui m’a été recommandé pour m’assurer de pouvoir regarder le match de mon équipe préférée. C’est le cas. Je n’aurai pas à rager en manquant l’action. Je sais, il n’y a rien à faire là. Je suis un fan fini du Bayern et il faut m’accepter ainsi !
La marche, qui s’étale sur des kilomètres, se poursuit vers le musée d’histoire yougoslave, principalement pour le mausolée de Tito. Je ne suis pas communiste, mais son régime a amené beaucoup de stabilité à la région, contenant les rivalités ethniques traditionnelles. Tito était aussi à l’origine du mouvement des pays non-alignés, qui refusaient de prendre un parti pendant la Guerre froide. Honorable selon moi.
La journée se termine à Topcider. Ce que je croyais un parc est davantage une petite forêt aux limites de la ville. Mais bon, j’aurai marché énormément, ce qui n’est pas mauvais du tout pour la santé.
Je reviens en tram à mon auberge. Un peu de social avec les gens autour ne fait pas de mal. Je rencontre plus de nouveau monde quand je suis en voyage qu’à la maison. Les circonstances sont meilleures et surtout plus relax. Deux filles à qui je parle font le tour de l’Europe en cherchant les endroits où faire le party jusqu’au petit matin. Ouf.
Pour le souper, je trouve un resto traditionnel serbe proche de la forteresse. J’y essaie un plat rustique: chevapchichis (une sorte de saucisse de boeuf), avec salade serbe (tomates, concombre, fromage). Entendons-nous sur le fait que les chevapchichis ne sont pas super santé…. très savoureux, mais on en mange seulement une fois ! Je fais un peu de rattrapage sur ma lecture. C’est fou à quel point l’humain d’aujourd’hui lit trop peu.
En rentrant, un petit groupe s’apprête à aller prendre une bière et je m’y joins. On trouve une microbrasserie locale, dont la bière blonde a un petit goût épicé dont je vais me souvenir de façon positive. J’ai aussi la chance de faire connaissance avec trois Turcs, deux Allemands et un Australien. Si boire était une compétition, j’aurais subi une solide défaite aux mains de la Turque qui était en face de moi. Le genre de fille assez cute – elle doit être la seule rousse de son pays – qui dit qu’elle songe à poursuivre sa soirée alors que tous les autres rentrent dormir. Ayoye.
Vendredi 27 septembre
On gagne en efficacité le matin, ce qui me donne amplement le temps de me taper un café lentement, sans prendre de retard avant les visites.
Aujourd’hui, j’essaie le quartier Zemun, récemment annexé à Belgrade. C’est situé au Nord-Ouest, sur le bord de la rivière Sava. C’est le genre d’endroit qui n’est pas spectaculaire, mais qui donne la chance de relaxer sur le bord de l’eau, loin de l’action de la ville. Car disons-le, Belgrade est une ville bouillante dont le rythme de vie est rapide.
Pendant la journée, j’ai le plaisir de manger mon premier baklava depuis longtemps. Très sucré, trés juteux, super savoureux. Vive les inventions turques.