Mardi 1er octobre
Après une excellente nuit de sommeil, ce qui remet sur pattes, je peux finalement me lancer à la découverte de Zagreb. Jamais avant de m’assurer que je vais pouvoir regarder le match du Bayern contre Manchester City, évidemment. Ce qui sera facilement faisable, ce qui est meilleur pour ma santé mentale.
Café sur une terrasse et setup de mon téléphone pour utilisation en Croatie me rendent encore plus heureux. Il fait super beau, en plus.
J’amorce le tout avec la cathédrale Marijana Uznesenja, qui est le coeur de Kaptol Square. L’architecture du 17e siècle est magnifiquement préservée et un marché public se trouve juste à côté. Très bel endroit pour s’attarder et profiter du beau temps.
La tour Lotrscak est un monument que je ne peux pas manquer. Une fois rendu au sommet, le voyageur bénéficie d’une vue à 360 degrés sur Zagreb, une ville drôlement belle. Les gens que j’ai rencontrés à Belgrade me disaient qu’il n’y avait rien à voir ici. Je suis tellement en désaccord. Zagreb, c’est la classe et un certain style, même s’il n’y a pas de ruines romaines ou un style de vie déjanté.
La place centrale, où se trouvent les boutiques et où passent les tramways, est gigantesque. C’est grouillant d’activité.
Je passe juste au bon moment, car un groupe est en train de préparer un sandwich ultra long pour attirer l’attention et probablement établir un record. À défaut de pouvoir en prendre une bouchée, le voici en photo.
Dans les environs, l’église St. Mark me semble avoir un style plus “ethnique” avec les couleurs du drapeau croate. C’est d’ailleurs l’un des principaux symboles de la capitale. Je ne déteste pas la simplicité du parlement national qui est collé dessus. Architecture néoclassique, cependant sans les colonnes pompeuses qui viennent généralement avec.
La marche en ville est parsemée de parcs. Ces oasis de nature sont la principale force de Zagreb, qui a probablement plus d’espaces verts au kilomètre carré que toute autre ville que j’ai visité. C’est plus beau, et certainement plus frais en période de canicule. Même les édifices qui n’ont aucune signification pour le tourisme, comme ceux des académies, attirent l’oeil.
Quand j’étais à Belgrade, une charmante Suédoise m’avait vanté les mérites du Museum of Broken Relationships. Vraiment. Je tombe dessus. Alors je me tape la visite. Il est composé d’objets donnés par des gens ordinaires, symbolisant la fin de leur relation. J’ai bien ri en voyant le vase contenant un miroir cassé. Une fille qui avait écrit une lettre d’amour juste avant de se faire larguer l’a collée sur le miroir… pour ensuite le fracasser.
D’autres objets sont moins drôles: pensez à la pauvre fille que le copain refusait de baiser. Elle a compris à quel point il l’aimait quand il est mort du sida. Ouf.
En tout cas, c’est le genre de musée qui est suffisamment original pour mériter une visite. On se lasse des endroits où l’on trouve des anciennes armures, des peintures (sauf les grands classiques) ou des artéfacts plus ou moins significatifs.
Évidemment, je n’ai encore aucune chance avec le jardin botanique, qui ferme en début d’après-midi. J’arrive trop tard pour y entrer.
Au souper, j’ai mon premier contact avec la cuisine croate, qui est plus méditerranéenne que centre-européenne. Médaillons de veau et légumes grillés en sont la preuve. Pas mal plus santé que des dumplings, mais tout à fait délicieux.
Mercredi 2 octobre
Au lever, une première désagréable surprise. Des travaux bruyants sont effectués pour réparer la salle de bain adjacente.
On se remet de bonne humeur sur la terrasse d’un café exploité par VIP, l’un des fournisseurs de téléphonie mobile. Je ne comprends pas trop le mélange des activités, mais leur cappuccinno a du punch et sa longueur est on ne peut plus authentique. D’ailleurs, la culture des cafés est forte dans cette ville. Les meilleures terrasses sont pleines à 11h et même des enfants de 4 ou 5 ans se tapent un café au goût passablement corsé. Les lampes qui réchauffent l’air ressemblent à des lampes de studio de photographie, ce qui donne aux terrasses une touche de glamour agréable. On se sent un peu plus important en consommant sa caféine.
Je pense à visiter la forteresse mais on m’a dit que la montée de trois heures en montagne ne vaut pas vraiment la peine. Je vais plutôt faire un tour au cimetière Mirogoj, qui est réputé être un des plus beaux en Europe. C’est vrai. Presque aussi bien aménagé que celui du Père-Lachaise, à Paris. Ce n’est pas peu dire. Et c’est fou de constater à quel point certaines familles investissent dans l’endroit de leur dernier repos.
Une longue marche m’amène ensuite au parc Maksimir en après-midi. Le style anglais demeure l’un des plus intéressants. Pour les profanes, un jardin anglais fait l’objet de beaucoup de travail mais l’intervention humaine ne doit pas paraître. Tout doit sembler naturel, comme si personne n’y avait touché.
Une autre solide marche s’impose pour revenir au centre de Zagreb en fin de journée. Quelques achats rapides et je peux rentrer à l’auberge pour un souper “maison” improvisé avant le match. Et quel match! Le Bayern anéantit Manchester City, qui a lourdement investi l’été dernier pour acheter des joueurs qui doivent le mener à gagner les gros matchs. Désolé les boys, mais vous êtes victimes des Munichois, champions d’Europe et clairement la meilleure équipe dans le monde du foot. L’argent ne fait pas le bonheur.
Le party organisé par le staff de l’auberge ne cesse par contre de causer des frustrations. Un: je regarde le match sur la télé de la cuisine pour éviter le bar bruyant. Ces gens-là trouvent les moyens de brûler leur bouffe dans le four, causant un nuage de fumée. Bravo les champions. Deux: je dois me plaindre pendant la nuit pour qu’ils baissent le volume. Les gens dans les dortoirs n’arrivent pas à dormir. Tsé, quand le personnel établit des règles pour les clients pour ensuite les contourner…
Au moins, ma fascination pour le Bayern m’a valu bien des commentaires intéressants sur l’équipe et même sur les joueurs croates de l’équipe. J’en ai appris un peu plus sur l’historique de certains. C’est cool.
Jeudi 3 octobre
Journée de déplacement. Caféine obligatoire sur la terrasse d’hier et je dois ensuite prendre l’autobus vers Zadar, qui est sur le bord de la mer Adriatique. Un voyage sans dérangement, où je peux graduellement voir le changement géographique en allant vers la côte. De petites montagnes rendent le paysage agréable. Même les pierres qui sont sur le bord de la route sont belles. C’est clair que ma destination sera belle. Je peux le sentir avant d’arriver.
Une fois installé à ma nouvelle auberge, je peux sortir souper. Un nouveau contact avec la cuisine croate prend la forme de petits poissons grillés avec légumes grillés. On peut difficilement être déçu par une telle assiette.