
Samedi 12 octobre
Je croyais aller à Berlin en fin de voyage. Le calendrier et les prix des vols rendent l’idée peu intéressante, malgré l’attrait de la capitale allemande. Je choisis donc de me rapprocher progressivement de Belgrade en passant par la Bosnie-Herzégovine.
On m’a beaucoup vanté Mostar et Sarajevo, alors ce choix raisonnable risque d’être fort fascinant.
Je prends donc le bus après avoir dit au revoir à des voisins d’auberge que j’ai trouvé sympas. Les revoir serait bien agréable.
Quatre heures après le départ en après-midi, et quelques arrêts pour la frontière séparant la Croatie de la Bosnie, je suis rendu. Je tombe sur une auberge hyper relax, tenue par une femme bosniaque qui a vécu la guerre d’indépendance des années 1990. L’ambiance est différente ici. Le pays est plus pauvre mais fier, marqué par la guerre dont il se relève encore. Ça sent l’histoire récente. Plus qu’ailleurs. Je comprends les gens de ne pas avoir une mine souriante, mais ils sont gentils tant que vous ne les rabaissez pas.

J’ai fait le déplacement avec un Français qui était à Dubrovnik. Nous ressortons pour un premier contact avec la ville, qui est en mode party du samedi soir. C’est bien ici. Une bonne première impression.
Dimanche 13 octobre
Début de journée pluvieux, encore une fois. Après le déjeuner, je perds encore du temps à un café, voyant bien que le ciel est sur le point de se dégager. Ça vaut la peine.
Je visite la première mosquée qui tombe sous l’oeil, découvrant en personne l’austérité et la paix qui règnent sur les lieux. On y sépare les hommes, qui prient sur le principal plancher, des femmes qui prient en haut. Je monte dans le minaret pour avoir une très belle vue sur la ville.


Je marche ensuite vers la vieille ville, notamment pour voir le vieux pont de Mostar, un monument protégé par l’UNESCO. Bien, mais couvert de monde… ça ne donne pas des super photos. Une visite en fin de soirée sera plus satisfaisante.


Je trouve un plus petit pont avec le même design, ce qui m’enchante un peu plus. J’aime les endroits paisibles avec une présence minimale des touristes.

Pour le reste, la vieille ville est fascinante. Les façades de magasins qui vendent des trucs artisanaux, les rues pavées en pierres rondes, l’utilisation du bois et du métal… le look est clairement turc. Les cafés prennent encore plus de place qu’ailleurs. Ça dépayse comparativement aux vieux quartiers d’Europe occidentale, centrale ou de l’Est. J’aime.

Une autre visite choque un peu plus. Le boulevard où se situent des édifices frappés par les bombes (non restaurés) démontre à quel point la violence a été grande.



Procrastination pendant le reste de l’après-midi. Je revois des gens connus à Dubrovnik, ce qui fait sourire. Certains se rendront aussi à Sarajevo, ce pour quoi je suis aussi partant.
Je fais même connaissance de deux Allemands qui sont assez typiques: ils parlent le français autant qu’ils le peuvent et ils sont très curieux de connaître les gens qu’ils croisent. Assez ouverts d’esprit.
En fin de soirée, nous sommes quelques-uns à sortir pour prendre des photos de nuit du vieux pont, ce qui est satisfaisant. Une bière prise après et tout le monde peut aller se coucher.

Ma déception, par contre, est de constater le manque de respect de certains envers le vécu de la propriétaire de l’auberge pendant la guerre. Un, en particulier, est français et me dit “quoi, on doit pleurer ?” lorsque je soulève poliment la question. Non, mon champion, mais faire preuve d’un peu de compréhension pour le traumatisme qui se fait encore sentir ici.
Je suis dégoûté.