8 septembre
N’ayant pas de déjeuner fourni avec une heure limite, le lever vient un peu plus tard, par paresse. Quelques corvées rapides et je peux enfin sortir prendre le café. Il faut avoir les priorités à la bonne place.
Un bon café turc aide à démarrer. Pratiquement sans savoir ce que je fais, je commande une Gözleme, une crêpe turque au fromage avec quelques accompagnements. Pas mal, mais un peu salé pour un début de journée.

Mon premier constat: Ankara n’est aucunement touristique. Les cafés ne reçoivent que des gens locaux et il faut se débrouiller comme on peut avec la langue, car les habitants ici ne connaissent pas l’anglais. Au moins, c’est un environnement moins superficiel que le coeur d’Istanbul.
Il fait soleil alors que je me dirige vers la citadelle d’Ankara, l’endroit historique le plus intéressant dans cette ville. Il faut monter un bon nombre de marches pour se rendre à l’intérieur des murs, où l’on trouve un village dont les habitants ont un style de vie très ancien. Maisons en mauvais état, conservatisme, voiles sur les têtes de toutes les femmes et même des chants de coq. Ce style Moyen-Orient profond dépayse, en marge d’une capitale reconnue pour ses prouesses diplomatiques et intellectuelles.


La vue sur Ankara est solide. Merci à la météo d’avoir coopéré.

Je redescends pour aller au mausolée d’Atatürk, l’officier qui a fondé la république de Turquie dans les années 1920. J’arrive juste à temps avant la fermeture.
Des soldats de l’armée (qui font leur service d’un an) montent la garde pour le lieu du dernier repos d’Atatürk. Le mausolée a un style très classique et pompeux, ayant été bâti avec de la pierre jaune. Je suis content d’être venu ici pour voir celui dont les idées (séparation de l’État de la religion, égalité, libéralisation) correspondent davantage à un pays moderne que l’islamisation et la régression mises préconisées par Erdogan.


Être là en fin de journée veut dire voir la mini-cérémonie de fermeture par la garde.
En sortant de là, des nuages gris foncé se pointent et il est clair qu’un orage s’abattra sur nous. Les soldats qui s’occupent des lieux m’offrent un “lift” vers l’entrée du site pour que je puisse aller reprendre mon sac et mon parapluie, évitant ainsi de me faire détremper.
Une fois sorti, je m’arrête au resto le plus proche pour le thé, le temps que la pluie passe. Peut-être que je voulais seulement ma dose, aussi.
Retour à l’auberge et je ressors pour le souper. Je repasse dans le quartier Kizilay, qui est plein de cafés et de restos avec terrasses. Bel endroit pour manger pour pas cher. Le repas n’a toutefois rien d’exceptionnel. Le burger avait l’air bien meilleur sur le menu que dans l’assiette. Oh well!
Demain, je pars vers Safranbolu, une petite ville proche de la mer Noire. Les agents de voyage ne la vendent pas parce qu’ils n’ont rien d’organisé, mais les gens d’ici me disent que c’est beau. Lonely Planet aussi. Et c’est à seulement trois heures d’autobus.