Émerveillement à Istanbul

Lundi 1er septembre

Comme toujours, le passage vers une grande ville à l’étranger est toujours un peu éreintant. Je prends un vol de Montréal à Istanbul, sans escape, sur les ailes de Turkish Airlines.

Je donne le crédit à ce transporteur d’avoir rendu cette étape la plus agréable du parcours. Un siège qui surprend par son confort une fois incliné. Jamais assez pour que je dorme dans un environnement aussi occupé qu’un avion, mais assez pour relaxer profondément et minimiser le “jet lag” à l’arrivée. La qualité de la bouffe et les petites attentions que l’on retrouve rarement en classe économique, comme la petite trousse de voyage assez complète, contribuent au confort.

L’arrivée à Istanbul est un peu plus chaotique. Long trajet de tram de l’aéroport vers la ville et il faut que je trouve mon chemin dans des rues en forme de serpent vers mon auberge, qui a quelque peu erré en suggérant le trajet à emprunter. C’est tout de même quelque chose en trainant des bagages dans une chaleur collante.

J’arrive sain et sauf au bon endroit, sans mauvaise surprise, notamment avec l’aide d’un commerçant du quartier qui a fait des pieds et des mains pour s’assurer que je trouve mon chemin. L’art de se faire recevoir. Et quelle joie de découvrir un style différent. Je vais dormir dans un endroit au style plus oriental que par le passé. Cette auberge est dotée d’une terrasse qui donne une vue sur l’eau et sur la partie asiatique d’Istanbul, avec bouffe, alcool et shisha disponibles.

Je m’installe, je peux enfin prendre une douche et me changer avant de souper. Un peu paresseux après plus d’une journée sans sommeil, je me contente de m’offrir le souper servi sur place. Une bouffe intéressante: trempette de pain dans un mélange de crème sure et yogourt contenant du safran et au moins une autre épice aromatique, accompagnant une escalope garnie d’une sauce qui comprend au moins des champignons et des épices, en plus de ce qui ressemble à une quiche, dont la composition comprend beaucoup plus de légumes. Pas mal pour l’équivalent de 5 $.

Une petite marche dans le centre historique pour me dégourdir les jambes et ce sera l’heure du dodo. J’ai quand même passé un peu plus de 30 heures sans vraiment dormir.

2 septembre

Avec un peu de discipline, je suis sorti du lit un peu passé 8h. Je commence par le déjeuner, qui est assez santé. Oeuf à la coque, pain, confiture, olives, concombre, fruits et jus. Mais je ne sens pas la chimie avec les voyageurs qui sont sur place. Ce n’est pas comme à Dubrovnik l’an dernier.

J’active mon téléphone sur un réseau local et je trouve un endroit pour prendre du café turc, ce qui est LA priorité avant de visiter quoi que ce soit. L’atmosphère est toute autre qu’ailleurs. Table basse, coussins, café turc bien fort avec ses grains dans le fond de la tasse. Service assuré par une dame turque à l’air austère, mais tout de même sympathique. Je suis dans un coin touristique et j’aurai certes l’occasion de trouver plus authentique, mais c’est largement meilleur que Starbucks.

café Istanbul
Ça commence bien
café Istanbul
L’endroit est beau

café Istanbul

café Istanbul
Tiens, j’ai de la compagnie.

Une fois mon besoin de caféine comblé, je pars pour la mosquée bleu, l’attraction numéro un d’Istanbul. Tel que prévu, c’est la cohue. Je suis habituellement très impatient dans ce genre de situation, mais je savais trop bien que la quiétude serait impossible à trouver dans cette ville qui fourmille pendant toute la journée.

La mosquée est si gigantesque qu’elle impose le respect. Rien à voir avec les petites mosquées bosniaques vues l’an dernier. Les minarets sont géants, le niveau “rez-de-chaussée” où les gens vont prier (sur un tapis rouge) est vraiment énorme. On ne s’y fait pas.

Comme il fait chaud et humide dehors, je ne peux porter autre chose que shorts et t-shirt. Cela me force à attacher à ma taille un long morceau de tissu offert par l’administration afin de couvrir mes jambes, ce qui est fortement suggéré pour respecter les règles de l’Islam. C’est comme avoir une jupe… sans le style. Vous auriez ri en me voyant. Il faut se déchausser aussi.

J’aime bien le parc aménagé en face de la mosquée. Il est énorme et bondé. C’est un peu dérangeant parce que plein de gars qui vous achalent pour vous vendre des bouteilles d’eau hors de prix, mais ça vient avec le lieu…

Mosquée bleue Istanbul
Bonne entrée en matière
Mosquée bleue Istanbul
De grandes proportions
Mosquée bleue Istanbul
Du style en haut
Mosquée bleue Istanbul
Encore impressionnant

Mosquée bleue Istanbul

Une fois sorti de la mosquée, je vais voir la basilique citerne, qui est à quelques pas. Bâtie au sixième siècle, elle est souterraine et officiellement à l’épreuve de l’eau, quoi qu’on en voit une bonne quantité au pied des colonnes. Une architecture corinthienne intéressante à découvrir.

Basilique citerne Istanbul
La Basilique citerne, une splendeur inattendue pour moi.

Va pour les sites religieux pour aujourd’hui. C’est l’heure d’explorer les marchés. Et je ne parle pas de finance. Je me dirige vers le grand bazar, où des centaines de marchands accueillent une foule composée de milliers et de milliers de personnes (aucune exagération) pour vendre de tout. Chaussures, linge, articles de cuisine, tapis, cafetières, théières… Du vrai et du faux à plusieurs prix. Il faut savoir magasiner pour s’y retrouver. La foule devient plus nombreuse et l’espace très restreint quand on arrive au bazar aux épices… les vendeurs crient pour vendre leur stock, et lorsque l’on rejoint la partie alimentaire, se multiplient les marchands qui vendent épices, baklavas et lokum (Turish delights). Ces pâtisseries à base d’amidon et de sucre sont pleines de noix et d’ingrédients qui leur donnent leurs saveurs. Rose, pistache, citron, lait, cacao… quand on commence à en manger, il est difficile d’arrêter.

Istanbul
Le bazar d’épices et le grand bazar se rencontrent.
Grand Bazar, Istanbul
Au grand bazar
Istanbul
Méchante foule
Lokum Turkish delight
Les lokums ou Turkish delights. On ne peut pas s’arrêter, tellement c’est divin.
Istanbul
D’autres pâtisseries appétissantes
Bazar épices Istanbul
Pour aromatiser la bouffe

Un arrêt pour le thé. Ben oui, les Turcs sont aussi excellents pour faire le thé. Une infusion d’un thé probablement noir, bien corsé et aromatique, qui se déguste en petites gorgées. À vous de voir si vous le prenez seul, sinon avec une pâtisserie ou avec shisha. Les deux sont courants ici.

thé turc
Corsé et énergisant

Je repasse à l’auberge pour domper mon appareil photo et il faut bien prendre une douche. Les journées sont chaudes et humides ici.

Pour le souper, je passe vers le quartier Beyoglu, qui est moins fréquenté et un peu plus “local”. Le resto que je choisis est petit et peu connu des touristes, car recommandé par un membre du staff de mon auberge. Je tente les köfte, des boulettes de viande grillées. Elles sont accompagnées de légumes grillés, de riz et de… frites. Si l’on dit que la bouffe est meilleure à Sarajevo qu’ailleurs dans les Balkans, les créateurs turcs de cette bouffe la maîtrisent infiniment mieux. Moins de gras et de tiraille, plus de viande de qualité et de meilleures textures en général. Le thé qui vient avec est excellent aussi. Sous les 10 $, c’est très honnête.

Köfte Istanbul
Köfte

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.