Praha et Decin, 11 et 12 octobre 2010 – Dernier bout de voyage pour cette année, malheureusement. Au lever, je choisis de toute évidence Bohemia Bagel pour déjeuner afin de répéter l’expériences oeufs brouillés. Trop délicieux.
Comme je me suis levé plus tard que la normale pour confirmer l’heure à laquelle les Italiens et moi nous verrions pour le souper, je dois rusher pour attraper un train vers Decin. Le premier est impossible à rejoindre. Un deuxième part 30 minutes plus tard d’une gare secondaire que je peux trouver à pied. Le délai est serré et les gens qui vendent les billets ne sont pas rapides mais je monte à bord juste à temps. Ouf.
Deux heures plus tard, je suis à Decin. J’ai environ quatre heures pour visiter et reprendre le train à temps pour rentrer à Prague. Il faudra donc être sommaire. Ça tombe bien, cette ville se fait bien et le coeur historique est pas mal compact.
Sur mon chemin, le premier attrait est petit. C’est un pont de pierre qui fait penser au pont Charles, mais en format miniscule. Cute.
Je tombe sur un lac que je présume artificiel, où des cygnes et des canards se jouent dans le plumage. Pendant qu’ils font ça, le centre historique est reflété dans l’eau. Ça donne de la gueule à cet endroit.
Le square central est assez typique des villes est-européennes, avec un look légèrement plus moderne.
Je passe ensuite par le château romanesque, principal attrait de Decin. L’entrée en matière est excellente avec une longue montée piétonnière longée par des murs.
Rendu en haut, je visite un petit jardin de roses placé de façon très stratégique. On y voit de très beaux éléments visuels urbains derrière les fleurs. Ça donne, ma foi, d’excellentes photos.
Je sors de cette promenade montante pour examiner la façade du château. Magnifique. On dirait que j’ai une fixation pour les édifices et monuments dotés d’une grosse horloge. Ça donne une touche de classe. Ce qui est encore mieux est que la lumière du soleil frappe la façade de plein fouet, ce qui donne les meilleures photos possibles. Si j’avais été là en matinée, j’aurais eu à composer avec un contre-jour, ce qui met rarement un sujet en valeur.
On s’arrête quelques instants pour un sandwich et il faut se diriger vers la gare de train. Le temps est moins serré que je croyais car un train me mène à Prague vers 17h30. Ça me donne 90 minutes avant d’avoir à rejoindre les Italiens. À bord du train, je me trouve dans une cabine de six sièges avec un Chinois et deux Allemandes âgées. Les trois sont vraiment intectuellement allumés, surtout les deux Allemandes qui sont prêtes à visiter le pont Charles à 4 heures du matin pour éviter les foules. Si elles font ça, elles ont mon admiration et c’est comme ça que je veux vieillir. Elles m’ont pris pour un Allemand en raison de mon sac du FC Bayern. Sont surprises de savoir que les matchs de la Bundesliga sont diffusés au Canada. Encore plus quand je leur dis que l’Allemagne a été très suivie ici pendant la Coupe du monde.
Le Chinois, lui, pensait que j’étais un Tchèque en raison de mon iPhone pleinement fonctionnel. Bref, je passe pour tout sauf pour un Canadien ou un Québécois…
Je profite du temps libre à la sortie du train pour aller acheter les derniers souvenirs que je veux amener chez moi et les cadeaux que je veux remettre à des proches. Voyager, c’est aussi gâter les autres. Pour me gâter, je passe par l’Absintherie, où l’on trouve toutes les variétés possibles d’absinthe mais surtout une expertise pour conseiller le voyageur. Une bouteille d’absinthe pour moi 🙂
Je rejoins les Italiens à l’auberge à 19h. On me demande si j’ai une idée de resto. Évidemment, car j’ai toujours un plan. Je leur suggère d’essayer un resto de la brasserie Branik. C’est tchèque avec des menus seulement en langue locale et un staff qui n’est vraiment pas habitué de servir les étrangers. De l’authentique, finalement. Comme c’est seulement à 10 minutes de marche, l’idée leur plaît.
Rendus sur place, il faut se débrouiller comme on peut pour commander avec un serveur qui n’est pas habitué aux voyageurs, mais c’est réussi. Je leur suggère le Halusky, que j’ai eu le plaisir de découvrir quelques jours plus tôt. Ils disent être difficiles à satisfaire pour la bouffe mais que ce plat leur plaît. Excellent. Mon jambon avec crêpes de patates est aussi réussi. Le seul point faible est la bière Branik. Le goût est bien trop léger, trop peu de houblon en bouche. À éviter.
Mes compagnons de soirée disent qu’ils veulent essayer l’absinthe pour finir les choses mais ne savent pas trop où aller. Ça tombe bien car moi, je sais où ça se passe, précisément à l’Absintherie visitée il y a quelques heures. Il y a une salle de dégustation.
L’absinthe est un spiritueux qui comprend 70% d’alcool. La serveuse nous prépare le drink de la façon suivante : elle met l’équivalent d’un double espresso dans un verre et dépose une cuiller trouée dessus, avec un cube de sucre. Elle arrose le cube légèrement avec de l’absinthe. Elle fait flamber le liquide dans le verre et le carré de sucre sur la cuiller. Elle éteint après 30 secondes, met le sucre dans le verre et mélange. Elle transverse dans un verre propre et sert aux clients.
Le goût ? Évidemment, les 70% d’alcool font en sorte que ça chauffe, mais le principal arôme est celui de l’anis. Il a une très bonne durée en bouche. De toute évidence, il faut prendre de petites gorgées et non prendre ça d’un coup.
On essaie rapidement la crème glacée à l’absinthe, par curiosité. Ça goûte pas mal fort au début mais après quelques cuillers, c’est la texture de la crème glacée qui domine. Pas mal.
Ça résume assez bien la soirée. Les gars qui lisent ceci seront déçus car c’est davantage une sortie de groupe qu’un flirt avec les Italiennes qui s’est produit. Désolé mais c’était pas le contexte 😉
Le lendemain, le 12 octobre, les Italiens rentrent chez eux et moi, je prends mon vol pour Montréal.
Tout se finit sur une boutade dans l’aérobus Airport Express, qui passe de la gare centrale de Prague vers l’aéroport. Vers la fin du trajet, l’autobus ralentit et on remarque que c’est un accident de voiture qui bloque partiellement le traffic. Heureusement, c’est un simple accrochage qui endommage le coin avant des deux voitures. Les deux gars en cause sont blasés pendant que la police rédige son rapport. Sentant l’occasion, je fais un “thumbs up” à un des gars, qui me fait une face voulant dire “ben oui, j’ai eu un accident, que veux-tu ?”. Éclat de rire généralisé dans l’autobus. Ça me vaut même qu’une jolie blonde tchèque qui était à bord vienne me saluer au moment de débarquer. Je crois qu’elles apprécient l’humour, même si ironique 😉
Malgré l’annulation de vols en Europe en raison de l’appel à la grève générale en France, mes Prague-Paris et Paris-Montréal sont à l’heure.
Et moi, je ne pense qu’à repartir en voyage le plus tôt possible !
Le mieux, pour repartir vite en voyage, c’est d’être travailleur autonome… ou encore de devenir correspondant vieux!
Dis donc, petite précision : quand tu parles de ton drink à l’absinthe, avec le sucre… ton “équivalent d’un double espresso” avec la cuiller par dessus, c’est le volume d’Absinthe que tu mets dans le fond du verre, c’est ça?
Oui, c’est le volume. C’est pas une énorme quantité mais c’est bien suffisant étant donné le niveau d’alcool dedans !
oui ben à 70 %, on avait deviné 😉